"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mardi 7 octobre 2008

Un monde balisé


Ce qui est triste, dans le monde où nous vivons, c'est que les choses n'y sont plus dans leur plénitude, elles sont réduites à l'état de signes, elles sont devenues comme les indices exténués d'elles-mêmes. Elles n'y ont plus la densité, la profondeur muette et toujours ambiguë des choses à l'état brut. Le champ de la vie humaine est ainsi entièrement balisé. Une multitude d'expériences y est certes possible, mais il s'agit d'expériences sans surprises et comme prédigérées.
Il faut quitter nos pays et nous rendre dans les contrées que l'occidentalisation n'a pas encore trop profondément affectées pour éprouver tout à coup le sentiment d'être véritablement à même les choses. Ou bien, dans nos pays mêmes, il faut savoir se frayer, à travers la surface sagement lisse du monde social, les sentiers qui mènent à certains lieux restés hors d'atteinte de la rationalité organisatrice, et qui sont comme les terrains vagues de la vie.

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