"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 27 octobre 2008

Nature trouble des ONG


Comme je le disais hier, je ne tiens pas en grande estime la plupart des ONG, en particulier mais pas seulement les ONG actives dans le tiers-monde. Pour dire les choses de façon un peu rapide et schématique, je ne suis pas loin de penser que l'épisode de l'association de l'Arche de Zoé nous révèle quelque chose sur la nature profonde des ONG. Mais, me dira-t-on, l'Arche de Zoé, c'est une caricature d'ONG, et c'est si vrai que les "vraies" ONG se sont précipitées devant les médias pour dire tout le mal qu'elles pensaient de cette association, de ses modes opératoires etc., pour stigmatiser leur manque de professionnalisme, pour rappeler qu'e les opérations humanitaires ne s'improvisaient pas etc. etc.
Oui, l'Arche de Zoé est une caricature, mais justement un portrait-charge n'en est pas moins un portrait. Il grossit les traits de la réalité qu'il représente, certes, mais ce sont néanmoins des traits qui y sont présents. Et je crois bien qu'il en va de même ici. Les "vraies" ONG sont certes plus raffinées dans leurs modes opératoires, mais je ne suis pas si sûr que cela qu'elles soient beaucoup plus claires dans leurs motivations. Si un fondateur d'ONG quelconque devait rencontrer Socrate avant de s'embarquer pour l'Afrique et que, comme à son habitude, celui-ci lui demande où il s'en va de ce pas, et que notre fondateur lui réponde qu'il va faire le bien en Afrique, je ne suis pas certain qu'il saurait fournir une réponse claire si Socrate devait s'enquérir de ce que c'est que faire le bien en général, et le bien en Afrique en particulier.

Abstraction faite de cela, bien des ONG aujourd'hui servent, je dirais de façon presque obscène, à leurs fondateurs ou dirigeants à se constituer une sorte de capital moral qu'ils s'empresseront le moment venu de dépenser sur le terrain politique.
La trajectoire de Bernard Kouchner est exemplaire à cet effet.
Le principe consiste évidemment à jouer sur la méfiance qu'inspire de plus en plus le personnel politique dans nos démocraties. On conçoit la séduction que peut exercer sur l'opinion publique le contraste entre l'humanitaire, censé être un parangon d'abnégation, dévoué corps et âme aux déshérités de la planète, et le politicien professionnel classique. Or, comme je le disais, cet humanitaire cache le plus souvent un politicien en train de placer ses pions, et de la pire des façons, car il entend fonder sa carrière politique sur l'antipolitique, ce qui contribue à abaisser davantage encore le niveau d'un débat politique déjà très pauvre.

Aucun commentaire: