"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 27 octobre 2008

L'Eglise dans tout ça


Il découle de ce que je disais dans le billet précédent que, à partir du moment où il est devenu consumériste, le capitalisme a dû s'employer à détruire systématiquement toutes les valeurs prémodernes susceptibles de faire obstacle à la consommation de masse.
C'est là qu'il convient de faire une remarque concernant les églises et en particulier l'Eglise catholique dans nos pays. Si, dans la phase initiale, non consumériste, du capitalisme, l'Eglise a pu en partie joué le rôle qu'elle avait déjà joué par le passé, d'instrument du pouvoir politique, chargée d'encadrer les masses et de les inviter à la docilité etc., et donc être utile au capitalisme, dans une seconde phase, dans la mesure où elle restait porteuse de valeurs ascétiques prémodernes, elle a commencé à faire figure d'obstacle au déploiement complet de la logique consumériste. C'est une chose que Pasolini avait très bien vu: certes l'Eglise s'efforce encore, par une sorte d'inertie historique, de tirer des avantages d'une certaine complicité avec le pouvoir etc., mais, objectivement, l'Eglise, comme toutes les institutions dépositaires de valeurs prémodernes et ascétiques, est devenue une entrave. Si l'Eglise était capable de prendre conscience de cela, ajoutait Pasolini, elle se rangerait résolument parmi les forces d'opposition au capitalisme contemporain.

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