"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 13 octobre 2008

Le fardeau de l'homme en blanc


Voici l'une des anecdotes que ma vieille amie Julie m'a racontées sur le poète Toursky, dont je vous parlais il y a quelques jours.
Après que le père s'en fut allé sans rien dire et sans laisser d'adresse, pour ne plus jamais revenir, la mère d'Axel Toursky épousa en secondes noces un Anglais du nom de George Moore.
Le couple et l'enfant habitaient Cagnes-sur-Mer, mais ils se rendaient fréquemment à Nice.
Un jour qu'ils se promenaient tous les trois sur la Promenade des Anglais, son père adoptif se tourne tout à coup vers Axel et, sans crier gare, lui applique une gifle. L'enfant, qui n'a rien fait, est tout décontenancé. Alors, Moore s'accroupit à la hauteur de l'enfant et lui dit d'une voix douce: "Axel, je viens de te donner une gifle que tu ne méritais pas, et je m'en excuse. Mais c'est que je voulais que ce jour reste à jamais gravé dans ta mémoire. Car vois-tu ce vieil homme habillé de blanc qui marche là-bas? Et bien cet homme, souviens-t'en plus tard mon enfant, cet homme ce n'est autre que le grand, l'immense Rudyard Kipling!" Manifestement, ce procédé mnémotechnique un peu rugueux fonctionna puisque, des décennies plus tard, Axel Toursky se souvenait encore de cet épisode de son enfance.

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