"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


vendredi 3 octobre 2008

Sartre et les bêtes


Me revoici avec les animaux.
C'est une relecture des Mots de Sartre (un sacré bouquin quand même) qui m'en fournit l'occasion.
C'est le passage où Sartre parle de son grand-père, et de la façon dont ce dernier aimait son petit-fils avec démonstration plus qu'autre chose pour emmerder ses fils, contraints d'assister au spectacle de leur père qui, après s'être employé à les détruire sa vie durant, se prosternait maintenant devant un mioche. Et il continue sur le thème de l'amour des enfants dirigé contre les adultes, qu'il compare à l'amour des animaux. Il raconte une visite au cimetière des chiens l'année précédente, où les inscriptions figurant sur les tombes lui ont rappelé les maximes de son grand-père sur les enfants ("les chiens savent aimer; ils sont plus tendres que les hommes, plus fidèles etc."). Et il conclut : "Quand on aime trop les enfants et les bêtes, on les aime contre les hommes". (C'est Sartre qui souligne). Voilà, c'est ce que je pense aussi. Enfin, je me demande même si la formule ne devrait pas être inversée pour exprimer toute sa vérité, si l'on ne devrait pas donc dire : "Aimer les enfants et les bêtes contre les hommes, c'est les aimer trop."

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