"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


dimanche 5 octobre 2008

La politesse intellectuelle


De plus en plus de campagnes pour les causes les plus diverses reposent aujourd'hui sur le viol des âmes. Chacun s'entend dire péremptoirement que ce qu'il avait tenu jusqu'à ce jour pour le plus assuré n'était en fait qu'un préjugé, dont on se fait fort de lui montrer l'origine historique ou autre. Il est sommé de s'en défaire séance tenante, au risque sinon de se voir traiter de réactionnaire etc., et d'applaudir à telle ou telle nouvelle loi qui consacre la nouvelle "vérité" qu'on lui a assénée.
Je n'ai même pas besoin de fournir des exemples de ces blitzkriegs idéologiques, ils sont quotidiennement dans nos journaux.
Inutile de dire que tous les tenants de ces causes, même s'ils prétendent toujours oeuvrer pour la Vérité et pour le Justice, sont en fait mus par une volonté de puissance implacable, qui trouve trouve justement sa satisfaction dans le viol systématique des consciences.
Car les personnes véritablement éprises de vérité et de justice n'ont pas recours à ces procédés.
Qu'on songe seulement à la maïeutique de Socrate, et à ce que cet art d'accoucher les âmes exige de patience, de tact et de délicatesse. Malheureusement cette politesse intellectuelle s'est perdue, et la vérité appartient aujourd'hui à celui qui gueule le plus fort.

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