"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 8 octobre 2008

The medium is the message


"Don't hate the media, be the media!", autrement dit, au lieu de critiquer les médias, sache les utiliser à tes propres fins: ce slogan, né dans les milieux protestataires américains des années 70, les mouvements se réclamant de la société civile l'ont fait leur comme un seul homme au cours des dernières décennies. Ecologistes, gays, féministes, défenseurs des droits de l'homme, j'en passe et des meilleurs, sont tous devenus maîtres dans l'art d'attirer l'attention des médias et de "faire l'actualité" par des opérations spectaculaires, des campagnes "choc" etc. Le problème, c'est précisément que, pour ce faire, ils ont eu et continuent d'avoir recours sans scrupules aux mêmes techniques et aux mêmes procédés de manipulation que les spécialistes de la communication commerciale. Et ils ont contribué et contribuent de la sorte au développement de cette culture du mépris qui est le propre des pratiques publicitaires. Peu importe dès lors le contenu de leurs messages, peu importe qu'il s'oppose en apparence à la consommation abêtissante etc.: dans les faits, ces mouvements participent de la logique-même qu'ils prétendent dénoncer ; ils contribuent, par leurs pratiques, à l'avènement d'une société abrutie, où la discussion argumentée entre citoyens n'a plus sa place, et où le hurlement triomphe. Car ici plus qu'ailleurs on peut dire, selon l'expression de Marshall McLuhan, que "the medium is the message".

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