"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 20 octobre 2008

Nouvelle historiographie de l'URSS


Je crois l'avoir déjà dit dans un billet précédent: nous manquons, à tout le moins en France, d'ouvrages historiques sur l'URSS destinés au public cultivé mais non spécialiste, et fondés sur l'exploitation des documents auxquels l'ouverture des archives depuis la fin des années 80 a permis d'accéder.
Cela tient-il à des raisons de politique éditoriale - le sujet n'est pas vendeur - ou bien à des raisons idéologiques - réticence de l'intelligentsia française à réexaminer à nouveaux frais l'histoire du socialisme réel, dont le caractère foncièrement néfaste est devenu depuis la fin des années 70 un article de foi (au point qu'un certain nombre d'antitotalitaires patentés pourraient reprendre à leur compte au sujet de la Révolution russe et de ses conséquences, ce que l'écrivain antirévolutionnaire Joseph De Maistre, avec l'outrance qui en fait presque le charme littérairement parlant, disait de la Révolution française, à savoir que "ce qui distingue la révolution française, et ce qui en fait un événement unique dans l'histoire , c'est qu'elle est mauvaise radicalement")? Ou bien cet état de chose s'explique-t-'il encore par un mélange des deux, business et idéologie, dont on sait après tout qu'ils font aujourd'hui assez bon ménage?
Je ne saurais le dire, mais le fait est, je le répète, que le public cultivé français n'a pas accès aux résultats de toute la nouvelle historiographie de l'URSS fondée sur les archives soviétiques récemment ouvertes. Il existait certes des ouvrages de référence avant l'ouverture des archives, mais ils étaient basés pour la plupart sur des sources de seconde main ou sur des témoignages. Certains de ces témoignages étaient positifs, d'autres négatifs ; certains étaient fiables, d'autres moins. Mais la question n'est pas là. On n'écrit pas sérieusement l'histoire sur la seule foi de témoignages. Une telle historiographie est nécessairement lacunaire. Seule une historiographie fondée aussi sur l'exploitation d'archives est digne de ce nom. C'est pourquoi il me semble important de diffuser les résultats de ce qui s'est fait de meilleur dans ce domaine depuis une vingtaine d'années, et qui remet en cause un certain nombre d'idées reçues, et contribue en tout cas à montrer la complexité de situations qui n'avait fait l'objet jusqu'à présent que de jugements péremptoires dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs. Je me propose donc dans certains de mes prochains billets de vous faire connaître un peu de cette nouvelle historiographie de l'URSS. Voilà. Mes propos sont un peu décousus parce que je tombe de fatigue ce soir mais, comme on dit, je me comprends.

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