"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mardi 21 octobre 2008

Branché


Il est une chose que j'évite avec plus de soin encore que les endroits à touristes quand je voyage (et quand je ne voyage pas d'ailleurs) : ce sont les bars ou restaurants dits branchés où, de préférence dans le décor m'as-tu-vu du designer narcissique du moment, les membres de la classe moyenne locale ou étrangère viennent se rassurer mutuellement au spectacle les uns des autres sur le fait qu'ils se ressemblent bien dans leur inanité. Nulle part malheureusement ce phénomène n'est aussi caricatural que dans les pays de l'ex-URSS, où les nouveaux riches, précisément parce que nouveaux, éprouvent un besoin irrépressible de se distinguer du commun des mortels. En même temps, on se console en pensant que ça fait marcher le commerce, et que les patrons de ces bars et restaurants font leur beurre en faisant payer à ces gens-là, pour un café à peine passable ou un repas tout juste mangeable, trois fois le prix qu'ils paieraient ailleurs, dans des établissements peut-être moins clinquants mais plus soucieux de qualité. Comme le dit à peu près Chamfort, la mode est un impôt prélevé par l'industrie des pauvres sur la vanité des riches.

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