"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


jeudi 2 octobre 2008

Pasolini lit Pound


Mon ami Daniele, à qui j'avais confié il y a quelque temps mon désir de relire Pasolini, ne s'est pas contenté de m'apporter les Scritti Corsari, que je n'avais plus, à l'occasion d'un récent séjour ici, ni de photocopier à droite à gauche dans des bibliothèques des textes introuvables de lui dont j'avais besoin: il vient de me faire parvenir un petit joyau que je m'empresse de mettre à votre disposition. Il s'agit de l'extrait d'une émission télévisée, tournée en 1967 à Venise, où l'on peut voir Pasolini lire un poème d'Ezra Pound en présence de celui-ci.
La douceur, la sensibilité de la voix de Pasolini, la façon qu'il a de tourner la tête de temps en temps vers Pound comme pour demander son approbation, ainsi qu'en écolier le ferait avec son instituteur, tout cela est en soi très émouvant. Et le poème de Pound est magnifique. Il s'agit d'un extrait du canto LXXXI des Pisan Cantos.
Je vous donne de l'incipit, dans l'ordre: le texte italien que lit PPP ; le texte anglais original ; ma traduction en français.

Ciò che sai amare rimane
il resto è scoria
ciò che sai amare non ti sarà strappato
ciò che sai amare è il tuo vero retaggio...
What thou lovest well remains,
the rest is dross
What thou lov'st well shall not be reft from thee
What thou lov'st well is thy true heritage...

Ce que tu sais aimer, demeure
le reste n'est que scories
Ce que tu sais aimer ne te sera pas dérobé
Ce que tu sais aimer est ton véritable héritage...

Ezra Pound, Pisan Cantos.

Aucun commentaire: