"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 6 octobre 2008

Poésie des ruines


Ah rien de tel décidément que la poésie des ruines. D'ailleurs, j'ai toujours eu un faible pour Hubert Robert, ce peintre de la fin du XVIIIe siècle qui y était tellement sensible qu'il se complaisait à représenter des monuments encore debout sous la forme de vestiges.
Notre époque, par contre, au nom du principe funèbre de la conservation du patrimoine, est prise d'une frénésie de restauration. Des architectes ignares et m'as-tu-vu "réhabilitent" hideusement tout ce qui leur tombe sous la main.
Il ne restera bientôt plus rien de ces monuments à demi abandonnés, de ces belles bâtisses défraîchies ou de ces jardins envahis par les mauvaises herbes qui faisaient naguère encore le plaisir de flâner.
Et des expositions interactives viendront remplacer, au muséum d'histoire naturelle, les armoires vitrées de mon enfance, ouatées d'une poussière séculaire, où l'on pouvait découvrir, un dimanche après-midi de novembre, un énorme pénis d'éléphant flottant songeusement dans un bocal de formol.

Illustration ci-dessus: Hubert Robert, Caprice architectural de ruines, temples antiques avec personnages.

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