"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


vendredi 12 septembre 2008

Théorie du blog 2


Il pourrait être très intéressant, du point de vue d'une étude du blog comme forme littéraire, de recourir à la notion de paratexte telle qu'elle a été définie par Gérard Genette. On sait que Genette appelle paratexte tous ces éléments textuels ou visuels qui, sans appartenir au texte de l'oeuvre elle-même, en conditionnent la lecture et la réception. Le paratexte d'un livre sera ainsi constitué du nom de l'éditeur et de la collection sous lesquels il paraît, des textes figurant en quatrième de couverture, de la préface, des illustrations etc. On comprend l'utilité de cette notion si l'on songe à la façon dont notre appréhension d'un ouvrage est influencée, par exemple, par l'éditeur chez lequel il paraît. Il va de soi qu'avant même d'avoir ouvert un livre, nous ne sommes pas disposés de la même façon à son égard selon qu'il est publié par un éditeur inconnu ou, au contraire, reconnu ; selon aussi l'idée que nous nous faisons de cet éditeur, du point de vue de la qualité littéraire, du positionnement politique etc.
Bien. Il se trouve que cette même notion de paratexte pourrait être féconde pour aborder le blog comme forme littéraire. C'est ainsi qu'on pourrait considérer comme appartenant au paratexte d'un blog, et donc susceptibles d'influer sur sa réception par le lecteur, des éléments tels que: l'url (on n'aborde pas de la même façon un blog hébergé sur le serveur d'une grande université et un blog hébergé sur le serveur d'une radio commerciale), le titre bien entendu, le compteur de visites (en tant qu'il donne une idée de la popularité du blog) etc.

Gérard Genette, Seuils, Seuil, 1987.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Votre approche de la question du blog est bien interessante. Et je crois, moi aussi, que, en regardant la dimension qu'il a pris, il serait temps de considerer le blog comme un vrai phénomène littérarire et pas seulement de coutume.