"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 3 septembre 2008

Misère de l'écologisme 1 - L'anthropocentrisme et alors?



On entend de plus en plus parler, chez certains écologistes, d'anthropocentrisme, pour dénoncer le comportement de l'homme dans ses rapports avec les autres espèces animales.
Or je ne vois pas en quoi l'anthropocentrisme est un mal, et je crois même que l'accusation d'anthropocentrisme met à nu les contradictions de l'écologie comme idéologie, ce que précisément j'appelle l'écologisme.
En effet, l'homme est certes anthropocentriste, mais il ne l'est pas plus (ni moins) que l'hippopotame n'est hippopotamocentriste ou la libellule libellulocentriste.
Chaque espèce, l'espèce humaine comprise, cherche avant tout à persister dans son être, le cas échéant aux dépens des autres: c'est une loi de la Nature, cette Nature dont les écologistes prétendent être les porte-parole autorisés. Pourquoi exiger de l'homme qu'il se comporte différemment? Ce serait supposer chez l'homme je ne sais quelle différence spécifique, je ne sais quelle capacité morale, qui lui imposerait des devoirs spéciaux vis-à-vis des autres espèces.
Mais cette capacité morale, dont l'homme serait pourvu à la différence des autres espèces, l'idéologie écologique ne peut pas la reconnaître sans se déjuger puisqu'elle pose précisément l'égalité de l'espèce humaine et des autres espèces.
De deux choses l'une par conséquent: soit l'homme est un simple animal parmi d'autres, et on ne voit pas trop pour quelle raison il lui faudrait, et à lui seul, déroger aux lois de la Nature et se renoncer pour fraterniser avec les autres espèces ; soit l'homme, même s'il est issu du règne animal, appartient à un autre ordre que les autres animaux, auquel cas l'égalité interspécifique défendue par les pourfendeurs de l'anthropocentrisme est une chimère.
Bref, on ne peut pas, à partir des principes écologiques eux-mêmes, à la fois soutenir l'égalité des espèces et condamner l'anthropocentrisme

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Les médias français ont fait leur choux gras d'une nouvelle loi suisse qui imposerait d'assommer son poisson rouge avant de la jeter dans les toilettes. Est-ce au nom de la lutte contre l'anthroprocentrisme ?

HDF a dit…

En effet, cette nouvelle loi a été adoptée sous la pression de tenants d'une vision radicaliste de la défense des animaux, qui sont précisément les plus ardents contempteurs de l'anthropocentrisme. Certes je ne suis pas moi-même favorable au fait d'infliger des souffrances inutiles aux animaux, mais je crois que si l'on abolit la distinction entre l'homme et les autres espèces, notamment en proclamant l'existence de pseudo-droits des animaux, l'effet sur le long terme ne sera pas tant de promouvoir la vie animale que d'avilir la valeur de la vie humaine.

berlherm a dit…

Le libre arbitre n'existe pas. Tous les problèmes (malheurs) humains viennent de ce qu'il l'ignore.

L'anthropocentrisme n'est pas simplement le fait de ne s'occuper que de l'homme, c'est le fait de ne pas se préoccuper de la branche sur laquelle il est assis. La nature fonctionne mieux si on lui laisse la place de s'exprimer librement. Les humains ont tendance à occuper tout l'espace comme des bactéries dans une boite de pétri. C'est dangereux pour la planète donc pour nous également. L'anthropocentrisme pris dans le sens écologiste est le fait de ne s'intéresser qu'à l'homme, sans s'occuper du reste.