"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


dimanche 28 septembre 2008

Eloge du vieux con


Un esprit superficiel pourrait penser qu'un vieux con est un jeune con qui a pris de l'âge: il n'en est rien.
Non, le vieux con n'est pas un jeune con qui a vieilli. Le vieux con est d'une certaine façon le modèle achevé du sage: il est celui qui assume ce que l'être-vieux comporte d'être-con, ; il est celui, tout simplement, qui accepte les responsabilités propres à son âge, et se refuse à jouer la comédie de l'éternelle jeunesse que le monde d'aujourd'hui voudrait lui imposer.
Il sait que, comme le dit le Qohelet,
"Il y a un temps pour tout, il y a un moment pour chaque chose sous les cieux :
Il y a un temps pour naître, et un temps pour mourir ;
Un temps pour planter, et un temps pour arracher ;
Un temps pour tuer, et un temps pour guérir ;
Un temps pour démolir, et un temps pour bâtir ;
Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ;
Un temps pour gémir, et un temps pour danser ;
Un temps pour jeter de pierres, et un temps pour les ramasser ;
Un temps pour embrasser, et un temps pour s'abstenir ;
Un temps pour chercher, et un temps pour perdre ;
Un temps pour garder, et un temps pour jeter ;
Un temps pour déchirer, et un temps pour recoudre ;
Un temps pour se taire, et un temps pour parler ;
Un temps pour aimer, et un temps pour haïr ;
Un temps pour la guerre, et un temps pour la paix...".

Il ne se comporte donc pas comme ces vieux dont Platon nous parle au livre VIII de La République, qui, "pour séduire leurs cadets, feignent l'insouciance et la légèreté"et "singent la jeunesse pour qu'on ne leur dise pas qu'ils sont chagrins et tyranniques".
Il ne se conduit pas non plus "comme un enfant avec les enfants" car il sait, comme le dit Hölderlin dans un poème intitulé "Fausse popularité", que "l'arbre et l'enfant recherchent ce qui est plus haut qu'eux".

Illustration: Hölderlin.

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