"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


dimanche 7 septembre 2008

Balthus à la Fondation Gianadda


Je reviens de l'exposition Balthus qui se tient à la Fondation Gianadda de Martigny (Suisse) jusqu'au mois de novembre.
Je n'avais jamais été à la Fondation Gianadda, grand lieu d'expositions au niveau mondial, qui fête cette année ses 30 ans, ni à Martigny d'ailleurs. Quelques mots sur Martigny et la fondation.
Martigny est une bourgade posée au fond de la vallée du Rhône, flanquée de montagnes au sud et au nord, s'étirant le long d'une avenue centrale qui porte successivement le nom d'avenue de la Gare puis d'avenue du Grand-Saint-Bernard, ou le contraire selon d'où l'on vient évidemment.
J'arrivais en l'occurrence par le train et donc c'est l'avenue de la gare que j'ai empruntée la première. Sur les 200 premiers mètres, elle est bordée d'immeubles modernes à l'architecture moche et bâclée, avec cette façon d'être moche et bâclée qu'on ne trouve qu'en Suisse. Vient ensuite un tronçon plutôt agréable, où l'avenue s'élargit au point de former pratiquement une place, complantée sur chaque côté d'une double rangée de platanes et entourée de maisons de deux ou trois étages du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. On marche encore un peu, on prend une rue à main gauche, et on arrive au bâtiment de la fondation. Là aussi, c'est un peu décevant. L'impression générale est d'avoir affaire à une sorte de réplique en plus petit du centre commercial connu sous le nom de "Centre Bourse" qui défigure le centre de Marseille, entre le vieux-port et le cours Belsunce. Passons.
L'exposition elle-même est magnifique. Le commissaire en est Jean Clair, qui avait déjà organisé la rétrospective de 1983 à Beaubourg. Le choix de tableaux est très complet. Je ne me risquerai pas pour l'instant à donner mes impressions, car je suis convaincu qu'en général les commentaires à chaud sont banals ou bêtes. Qu'il me suffise de dire que ce que j'ai vu aujourd'hui me confirme dans l'idée que Balthus est l'un des peintres du XXe siècle dont l'univers est le plus densément personnel. Voilà, c'est banal et bête, mais au moins c'est court.
Une petite digression sur les expositions. Bien qu'étant en règle générale un adversaire décidé de la peine de mort, j'en viens de plus en plus à penser que cette règle pourrait souffrir une exception. Je m'aperçois en effet que je ne serais pas forcément opposé au rétablissement de la peine capitale pour les pères et mères de famille modernes qui amènent leurs enfants en bas âge au musée. Quitte à faire se retourner dans sa tombe le bon vieux Beccaria, il est même des cas où je ne serais pas fâché que l'exécution soit précédée du supplice de la roue, et c'est quand une mère de famille montre à sa fille de quatre ans un tableau intitulé Les trois soeurs et, après lui avoir dit que c'était comme maman et ses propres soeurs, lui demande en montrant les différents personnages: "Et là, c'est tata qui? Et là?".
Balthus, 100e anniversaire, Fondation Pierre Gianadda, Martigny (Suisse). Jusqu'au 23 novembre 2008. Tous les jours de 9h à 19.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

soyez assuré de mon soutien si l'envie vous prenez de créer une association dont le but serait de neutraliser definitivement le parent- pedago-chiant-je-parle-fort-dans-ton-oreille-tellement-ce-que-je-dis-est-mortellement-genial-que-tous-les-ministeres-de-la-petite-enfance-se-pament.