"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 17 novembre 2008

Une pensée d'Herzen


Aileen Kelly met en épigraphe de son introduction au recueil d'articles d'Isaiah Berlin intitulé Russian Thinkers, dont je parlais récemment, une citation d'Alexander Herzen tiré de sa propre introduction à son ouvrage De l'Autre rive: "Ne cherchez pas de solutions dans ce livre - il n'y en a aucune ; en général, l'homme moderne n'a pas de solutions." Une pensée que l'on peut méditer aujourd'hui encore. Berlin voit en Alexander Herzen, interlocuteur en son temps de personnalités aussi différentes que Quinet en France ou Mazzini en Italie, l'un des grands penseurs politiques européens du XIXe siècle, à qui la situation particulière de la Russie aurait permis de saisir et de formuler avec une plus grande acuité les problèmes propres à la condition de l'homme moderne. "Ce que Mazzini fit pour l'Italie, écrit-il dans son article "Herzen and Bakunin on Liberty", Herzen le fit pour ses compatriotes: il créa, presque à lui tout seul, la tradition et l'"idéologie" de l'agitation révolutionnaire systématique, et fonda de cette façon le mouvement révolutionnaire en Russie". On n'a pas idée décidément de l'effervescence intellectuelle qu'a connue la Russie au XIXe siècle, bien qu'il fût, comme je le disais hier, pour ainsi dire interdit d'y penser.

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