"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


vendredi 14 novembre 2008

"Lost" in translation


A l'arrêt du trolleybus de la Place Oktiabrskaia, je trouve, chose assez rare à Moscou, un panneau indiquant les différents numéros de téléphone utiles de la ville, traduit en anglais, en allemand et en français.
Parmi les services énumérés dans cette liste - police, pompiers, centrale de réservations théâtrales - quelques uns retiennent mon attention par leur puissante poésie slave. En effet, le panneau nous fournit le numéro de services aussi poétiques que: "Les enfants perplexes", "Les objets perplexes" et même "Les cartes perplexes de crédit". Que la Russie ait depuis toujours un penchant prononcé pour les grandes interrogations métaphysiques, nous le savions tous pour avoir lu au moins un roman de Dostoïevski ou de Tolstoï. Mais que cela se traduise par une sorte de perplexité collective, gagnant même les enfants, les objets et jusqu'aux cartes de crédit (au point qu'elles en soient perplexes avant d'être de crédit), voilà qui ne laisse pas d'étonner. Renseignements pris, l'explication est un peu plus terre à terre: le même mot peut signifier "perdu" et "perplexe" en russe, et le traducteur (ou, plus vraisemblablement, l'employé de bureau qui arrondit ses fins de mois en traduisant) s'est un peu emmêlé les pinceaux. Parmi d'autres perles, signalons les numéros des services suivants: "Les demandes financières d'affaires", "Le central d'autobus référentiel", "Le docteur oculaire" et "L'information d'aviation".

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