"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mardi 11 novembre 2008

11 novembre


Quatre-vingt-dix années se sont écoulées depuis ce 11 novembre 1918 où la Première Guerre mondiale a pris fin après plus de quatre années de carnage.
Cette guerre a marqué, comme le dit Hobsbawm, le véritable début du XXe siècle, de ce "court vingtième siècle"dont le même Hobsbawm remarque qu'il s'est terminé comme il avait commencé, dans le sang, à Sarajevo: comme s'il était réellement passé en vain, comme si aucune leçon n'avait été tirée.
Ce qui est certain, c'est que la Première Guerre mondiale est à l'origine de toutes les grandes catastrophes ultérieures. Non seulement parce qu'il existe un enchaînement causal direct entre elle et le nazisme et, par conséquent, la Seconde Guerre mondiale, mais aussi et surtout parce que c'est à cause de la dévaluation durable de la vie humaine qu'elle a entraînée par ses massacres à l'échelle industrielle que les horreurs du nazisme sont devenues pensables et possibles.
Ainsi, cette bourgeoisie européenne de la fin du XIXe siècle, pleine d'elle-même au point de s'arroger le droit de se soumettre la quasi totalité des autres peuples de la planète, convaincue d'être investie de la mission de guider l'Humanité sur la voie d'un progrès indéfini, aura-t-elle fini par accoucher du siècle le plus meurtrier que l'histoire humaine ait connu. La classe dangereuse n'était peut-être pas tout compte fait celle que l'on croyait.

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