"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 17 novembre 2008

Le temps qu'il fait


Nous sortons ce matin et il fait quelque chose comme 1 ou 2 degrés. Je boutonne mon manteau et m'exclame: "Ah il fait frisquet quand même". Nastia éclate de dire et me dit qu'il faut vraiment être Français pour dire qu'il fait froid à Moscou en plein mois de novembre alors que la température est au-dessus de zéro. (C'est vrai que le temps a été particulièrement clément depuis mon arrivée, rapporté à la "normale saisonnière" pour Moscou. A en croire The Moscow News, avec ses 8,9° C, ce 12 novembre aurait été le plus chaud jamais enregistré à Moscou. Et ce qui est encore plus surprenant, c'est non seulement qu'il fasse relativement doux, mais qu'il fasse beau, et même souvent très beau en même temps. )
Me protégeant donc de ce froid qui n'en est pas un, je me prends à penser que la règle qui vaut pour les phénomènes naturels vaut peut-être aussi pour les phénomènes humains. Venant d'un climat modéré, je trouve qu'il ne fait pas chaud quand il fait zéro ; venant d'un régime modéré, je trouve parfois qu'il fait pour ainsi dire "peu libre" en Russie, mais là aussi il faut peut-être tenir compte du climat et de son histoire. La même chose vaut d'ailleurs pour le passé: peut-être la Russie brejnevienne, abstraction faite de ses tropismes obsidionaux, ne pouvait-elle pas se permettre de passer d'un coup d'un seul à la liberté d'expression telle que nous l'entendons, mais devait-elle ménager une période de transition. Après tout, le bien est parfois l'ennemi du mieux, et je pense par exemple que l'intransigeance de certaines belles âmes droits-de-l'hommistes, vis-à-vis de la Chine par exemple,est bien souvent contre-productive. Le tout est de savoir où finit le réalisme et où commence le cynisme. Il existe entre l'un et l'autre toute une zone grise où le sens moral est mis à rude épreuve.

Photo: Moscou par très beau temps, il y a quelques jours.

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