"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


samedi 15 novembre 2008

Faubourgs






Ce matin nous nous rendons à pied au parc Kolomesnkoïe, ancienne résidence d'été des Tsars. Bien qu'on soit encore administrativement parlant en plein Moscou et même, à l'échelle de cette ville, pas loin du centre (une dizaine de kilomètres), ce sont des paysages suburbains à l'habitat étiré qu'on traverse. De loin en loin des barres d'immeubles et des usines aux immenses cheminées, alternant avec des parcs ou plus précisément des bois vaguement aménagés: ce qu'il reste de la forêt qui, il n'y pas si longtemps encore, couvrait ces faubourgs.
On longe une sorte de voix express où s'écoule un flot ininterrompu de voitures dirigées vers le centre-ville. On mesure à cette occasion à quel point la Russie s'est motorisée ces dernières années. On franchit un pont interminable au-dessus de la Moskova. On devine au loin dans la brume le port fluvial hérissé de grues portuaires.
Après trois-quarts d'heure de marche, on parvient donc au parc Kolomesnkoïe. Comme je l'ai dit, ce fut du XVe au XVIIe siècle la résidence d'été des Tsars. Nastia me dit que le parc grouille de monde en été. Aujourd'hui, même si ce mois de novembre est exceptionnellement clément, on n'y croise que de rares promeneurs. Il se dressait autrefois au milieu du parc un palais en bois dont on parlait à l'époque, à en croire un écriteau en russe et en anglais présent sur place, comme de la "huitième merveille du monde". Il n'en reste plus rien, si ce n'est le tracé des fondations. Quelques bâtiments en dur demeurent par contre, l'ancienne chapelle impériale en particulier, rouverte au culte ces dernières années, devant laquelle deux babouchkas emmitouflées sollicitent la générosité des fidèles. Quelques personnes se signent en passant devant le porche. Au bout du parc, une sorte de belvédère depuis lequel on découvre en contrebas la plaine dans sa nudité automnale, et une ou deux cheminées d'usine qui fument au loin.

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