Disons-le: les Russes d'aujourd'hui ne tiennent pas rigueur à Brejnev d'avoir expulsé Joseph Brodsky et, en général, d'avoir posé des limites pour le moins étroites à la liberté d'expression, poétique ou autre ; tout porte à croire même qu'ils éprouvent dans leur majorité une certaine nostalgie pour l'URSS brejnévienne. C'est en tout cas ce qui, à en croire The Moscow News, hebdomadaire en langue anglaise publié à Moscou, ressort d'un sondage récent, dans le cadre duquel on demandait aux Russes de classer par ordre de préférence leurs dirigeants du siècle écoulé. (Les sondages valent ce qu'ils valent bien sûr mais, une fois n'est pas coutume, prenons celui-ci pour argent comptant). Le tiercé gagnant est le suivant: 1. Poutine. 2. Brejnev. 3. Lénine.
A en croire l'article qui commentait ces résultats, ce que les Russes regrettent de l'URSS brejnévienne, ce sont, malgré ce qu'elle avait de stagnant, les certitudes qu'elle leur procurait, et le statut dont leur pays jouissait à l'époque sur la scène internationale.
Il y a quelques jours, j'ai mangé dans un self-service du centre, dont l'aménagement évoque délibérément les restaurants de l'époque soviétique: décoration spartiate, longues tables en bois pouvant recevoir une douzaine de personnes etc., le tout faisant plus songer à une cantine d'entreprise qu'à un restaurant proprement dit. A l'entrée, une gigantographie représentant Brejnev décontracté et souriant, en chemise à carreaux, debout devant une table dressée en plein air couverte de victuailles, conversant avec d'autres personnes. La nostalgie pour cette époque non seulement existe, mais peut faire l'objet d'une exploitation commerciale. Je renvoie d'ailleurs à un article que j'ai consacré en septembre au restaurant Pobeda de Sébastopol. Il existe aussi une chaîne de télévision appelée Nostalghia, dont le logo en russe représente le C (qui correspond à notre S) comme une faucille et le T comme un marteau. Elle diffuse exclusivement des émissions de l'époque soviétique, dont certaines sont d'ailleurs très intéressantes. J'y ai vu aussi la version soviétique des Trois mousquetaires, dont le tournage s'était déroulé à Lvov (ville offrant des extérieurs plus occidentaux que les villes russes).
A en croire l'article qui commentait ces résultats, ce que les Russes regrettent de l'URSS brejnévienne, ce sont, malgré ce qu'elle avait de stagnant, les certitudes qu'elle leur procurait, et le statut dont leur pays jouissait à l'époque sur la scène internationale.
Il y a quelques jours, j'ai mangé dans un self-service du centre, dont l'aménagement évoque délibérément les restaurants de l'époque soviétique: décoration spartiate, longues tables en bois pouvant recevoir une douzaine de personnes etc., le tout faisant plus songer à une cantine d'entreprise qu'à un restaurant proprement dit. A l'entrée, une gigantographie représentant Brejnev décontracté et souriant, en chemise à carreaux, debout devant une table dressée en plein air couverte de victuailles, conversant avec d'autres personnes. La nostalgie pour cette époque non seulement existe, mais peut faire l'objet d'une exploitation commerciale. Je renvoie d'ailleurs à un article que j'ai consacré en septembre au restaurant Pobeda de Sébastopol. Il existe aussi une chaîne de télévision appelée Nostalghia, dont le logo en russe représente le C (qui correspond à notre S) comme une faucille et le T comme un marteau. Elle diffuse exclusivement des émissions de l'époque soviétique, dont certaines sont d'ailleurs très intéressantes. J'y ai vu aussi la version soviétique des Trois mousquetaires, dont le tournage s'était déroulé à Lvov (ville offrant des extérieurs plus occidentaux que les villes russes).
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