"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 19 novembre 2008

Queens


Un article paru dans l'édition d'hier de l'International Herald Tribune nous apprend qu'une récente interview de la reine d'Espagne, personnalité ordinairement très discrète, a suscité un tollé en Espagne. Elle y déclare que tout en respectant les différentes orientations sexuelles, elle ne voit pas de raison d'être particulièrement fier d'être homosexuel, et s'interroge donc sur l'utilité des différentes parades de la Gay pride qui sont devenues courantes dans tous les pays occidentaux. Elle ajoute: si nous autres qui ne sommes pas homosexuels devions aussi défiler dans les rues, cela causerait des problèmes de circulation. Je ne sais pas quelles étaient les intentions de la Reine Sofia en faisant de telles déclarations. J'imagine qu'elles sont dictées par ses convictions catholiques, mais cela ne change rien à l'affaire. Le fait est que je n'y vois rien de répréhensible, rien en tout cas de nature à justifier les cris d'orfraie dont la presse espagnole se fait l'écho . On peut se demander en effet quelles raisons il peut bien y avoir encore à notre époque pour les gays de défiler pour affirmer leur fierté. Il me semble qu'à priori, quelle que soit l'orientation sexuelle d'une personne, ce qu'elle a de mieux à faire est de la mettre en pratique et non pas d'en faire un enjeu politique. Malgré toutes les âneries qu'on entend à ce sujet, les homosexuels ne sont plus discriminés dans nos sociétés. C'est si vrai que l'affaire même qu'on a invoquée pour introduire il y a trois ans la loi réprimant plus durement les propos discriminatoires contre les homosexuels que les associations homosexuelles réclamaient à cors et à cris depuis des années, cette affaire était inventée de toutes pièces. (Je ne me rappelle pas les détails, mais la chose frisait le grotesque). Bref, on n'a même pas été fichu de trouver un cas avéré d'homophobie, pour employer ce terme qui ne veut rien dire, pour justifier une loi contre ce fléau inexistant. Mais il s'agit d'un phénomène auquel nous avons dû nous habituer ces dernières années, celui de ces associations qui sont à elles-mêmes leur propre fin et qui se trouvent dans l'obligation d'inventer constamment de nouvelles causes pour justifier leur existence. Et qui sont d'autant plus agressives que leurs combats sont sans objet. Cela vérifie le principe selon lequel il n'est pas rare que l'opprimé d'hier, fort de cette qualité, devienne un oppresseur à son tour. Mais il faut s'y faire: nous vivons l'époque de la tyrannie des minorités, qui n'a rien à envier à la tyrannie de la majorité dont parlaient les libéraux classiques. Et puis on se dit surtout que la vie de ces activistes ne doit pas être si gay que ça tout compte fait, pour qu'ils passent leurs journées à écrire de nouveaux articles pour le code pénal. Décidément, quitte à choisir une queen, je préfère de loin la Reine Sofia.

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