"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


jeudi 20 novembre 2008

Service des urgences à Moscou


Reporter intrépide, sorte de Tintin aux pays des soviets du XXIe siècle (l'anticommunisme viscéral en moins, quand même), j'ai poussé le scrupule journalistique hier soir au point d'appeler les urgences pour une crise de tachycardie un peu embêtante, ce qui me permet aujourd'hui de vous fournir en témoin direct une description de première main du fonctionnement de ce service à Moscou.
Et bien, je n'ai que du bien à en dire. Les secours sont arrivés en un quart d'heure montre en main. Je suis allongé sur le lit, la crise en fait a déjà passé. Le médecin entre, accompagnée d'une infirmière. Cette dernière, une jolie blonde sanglée dans une tenue bleu nuit, s'assied sagement sur une chaise, en retrait. Le médecin, dont j'apprendrai tout à l'heure qu'il a exactement mon âge, avec une délicatesse qui l'honore, ôte ses chaussures pour ne pas salir le tapis beige qu'il lui faut traverser pour venir à mon chevet. Il doit être en fin de service, car une odeur puissante de pieds évoquant des souvenirs de chambrée militaire envahit la chambre. Je me dis que, mourir pour mourir, autant vaudrait le faire dans ces circonstances-là, en famille et dans cette atmosphère débonnaire à la russe. Mourir à la bonne franquette en quelque sorte.
Il prend ma tension, m'ausculte le coeur au stéthoscope. Tout va bien dit-il. Il attribue ça au stress: j'ai travaillé ces jours-ci plus de dix heures par jour et dans le stress. Pour me rassurer davantage encore, il décide de me faire un électrocardiogramme. L'infirmière s'affaire avec l'appareil portatif qu'elle a apporté dans une mallette, demande du shampooing qu'elle m'étale sur la poitrine avant d'y placer les électrodes. Le médecin m'explique que le shampooing a les mêmes vertus diélectriques sans être aussi toxique que les produits spéciaux habituellement utilisés. On en apprend décidément tous les jours. L'électrocardiogramme est lui aussi "haracho": bon. Je me vois prescrire simplement une sorte de mixture à base de valériane à prendre le soir.
On demande comment les choses se passent en ce qui concerne l'assurance, puisque je suis étranger, le médecin nous répond que tout est gratuit.
Rien à redire vraiment: rapidité, efficacité, gentillesse - et gratuité.


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