"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 10 novembre 2008

1812


Mon compteur de visiteurs marque 1812 ce matin.
C'est un millésime qui a de drôles de résonances quand on est Français et qu'on se trouve en Russie.
1812, c'est l'année de la Campagne de Russie, autrement dit du début de la fin de l'aventure napoléonienne: qui s'y frotte s'y pique.
Cette guerre occupe une place très importante dans la mémoire collective russe.
Elle provoqua un immense sursaut de patriotisme dans l'ensemble du pays; toutes les classes de la société firent taire leurs divisions en vue de chasser l'envahisseur.
C'est pourquoi jusqu'au début de l'opération Barbarossa, elle était connue en russe sous le nom de "Guerre patriotique", qu'elle devait céder ensuite à la Seconde Guerre mondiale, que les Russes appellent, ainsi que j'ai déjà eu l'occasion de le dire, la "Grande Guerre patriotique". C'est en effet au souvenir du glorieux précédent de 1812 que Staline eut recours pour mobiliser l'ensemble de la société soviétique, y compris l'église orthodoxe, dans l'effort de guerre contre les armées nazies.
Et la Campagne de Russie est évidemment le thème de Guerre et Paix, l'un des plus grands romans de l'histoire de la littérature russe, ainsi que d'une multitude d'autres oeuvres littéraires ou cinématographiques russes.
Pour l'anecdote, il y a quelques jours, sur l'avenue qui longe le zoo, j'ai découvert un restaurant ayant pour nom 1812. Mieux vaut peut-être pour un Français s'y faire passer pour Belge ou pour Suisse. (En fait, dans leurs rapports avec les Français, la guerre de 1812 est plus qu'autre chose un sujet de moqueries sans méchanceté de la part des Russes).

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