"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 10 décembre 2008

Un sacré Jules


Me voici donc depuis hier à Lausanne.
Après un petit-déjeuner au "Café vaudois" et la lecture du Temps (j'essaie - en vain - de m'intéresser aux vicissitudes de l'élection du successeur de Samuel Schmidt au Conseil fédéral ; je me réjouis un peu honteusement de la remontée de l'euro face à au franc suisse), mes pas me portent vers la librairie d'occasion du CSP, où l'on peut trouver des choses très intéressantes à des prix véritablement très bas.
J'y déniche tout un lot de livres de et sur Jules Verne.
En particulier un ouvrage de Marcel Moré, paru chez Gallimard en 1959 puis repris chez Le Promeneur récemment, intitulé Le très curieux Jules Verne, dans lequel l'auteur se propose de prouver que l'oeuvre de Jules Verne tout entière est une sorte d'apologie secrète de l'homosexualité. Le propos pourrait sembler incongru, et il semble bien que les preuves avancées par l'auteur ne soient pas d'une très grande solidité, mais Jean Paulhan (dont la note de lecture interne rédigée avant la publication est reproduite dans la présente édition) n'en jugea pas moins le livre digne d'être publié car il y voyait une oeuvre "intéressante, bien écrite et posant des questions très curieuses".
Ma curiosité pour Verne redouble en lisant la citation suivante de Raymond Roussel, tirée d'une lettre à Eugène Leiris, et qui sert d'épigraphe à l'ouvrage: "C'est lui, et de beaucoup, le plus grand génie littéraire de tous les siècles: il "restera" quand tous les autres auteurs de notre époque seront oubliés depuis longtemps. C'est d'ailleurs aussi monstrueux de le faire lire à des enfants que de leur faire apprendre les Fables de La Fontaine, si profondes que déjà bien peu d'adultes sont aptes à les apprécier." Venant d'un auteur qui se faisait une si haute idée de la littérature, ce jugement est pour le moins intrigant, et donne vraiment envie de relire Verne.
Dans le lot que j'ai acheté ce matin, pour un prix d'ailleurs dérisoire (7 ou 8 volumes pour une trentaine de CHF), se trouvait aussi un volume de Textes oubliés paru en 10/18 dans les années 70 par les soins du grand Francis Lacassin. Le premier de ces textes, dont l'attribution n'est toutefois qu'hypothétique, est une poésie érotique intitulée... "Lamentation d'un poil de cul de femme". En voici un extrait:
J'ai couvert de mon ombre amie La grenette de l'écolier, Le membre de l'Académie, Et le vit du carabinier; J'ai vu un vieillard phosphorique Dans un effort trop passager, Charger avec son dard étique, Sans parvenir à décharger.

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