"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 22 décembre 2008

97, rue de Charonne




Je lis en ce moment entre autres choses le volume des Choses vues de Victor Hugo relatif à la période 1830-1846.
Il y raconte, en date du 15 décembre 1840, les réactions qu'a suscitées en lui la cérémonie organisée à l'occasion du retour en France des cendres de Napoléon, à laquelle il a assisté en personne devant les Invalides. Partisan enthousiaste de ce retour, Hugo approuve la Monarchie de Juillet de l'avoir permis, mais il lui tient rigueur de la tiédeur avec lequel elle l'a organisé et de l'avarice mesquine dont elle a fait preuve à cette occasion. (Cette tiédeur avait sa raison d'être, il s'agissait de capter au profit de la Monarchie de Juillet la ferveur patriotique suscitée par le souvenir du Napoléon chef de guerre, tout en escamotant le Napoléon politique - bref: on marchait sur des oeufs).
A titre d'exemple des économies indignes qu'il reproche aux organisateurs, Hugo parle du manteau impérial qui recouvrait le catafalque, dont il a découvert par hasard à la lecture d'un journal qu'il était non pas d'étoffe précieuse mais en vulgaire tissu de verre.
Et il cite une annonce parue dans un journal par les soins du fabricant de ce tissu, dont il donne aussi l'adresse: 97, rue de Charonne. Or - c'est là ce qui m'intéresse et c'est là que je voulais en venir - il se trouve que j'ai moi-même habité, il y a longtemps, à ce numéro de la rue de Charonne, exactement à la même adresse, même si le bâtiment où j'ai vécu, qui devait dater des années 20 ou 30, n'était plus le même qu'à l'époque de Hugo.
C'est toujours amusant de découvrir qu'un endroit où l'on a vécu est associé à un événement historique, si infime soit-il.

Image ci-dessus: Henri-Félix-Emmanuel PHILIPPOTEAUX, Arrivée des cendres de Napoléon à Courbevoie, 14 décembre 1840.

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