"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 12 novembre 2008

Prolétaires de tous les pays...


Dans son édition datée du 12 novembre, The Moscow Times rapporte qu'Alexei Etmanov, dirigeant syndical d'une usine Ford de la banlieue de Saint-Pétersbourg, a été agressé le week-end dernier par trois inconnus alors qu'il s'en retournait de son lieu de travail à son domicile. Il est parvenu à s'échapper après avoir ouvert le feu sur ses assaillants au moyen d'un fusil à plomb (on notera donc qu'un dirigeant syndical se déplace muni d'une arme à feu dans la Russie d'aujourd'hui). Il a déclaré à l'agence de presse Zaks.ru avoir reçu le lendemain un appel téléphonique le menaçant de mort s'il ne mettait pas un terme à ses activités. L'incident serait déjà assez significatif même si l'usine concernée portait un tout autre nom. Mais qu'il s'agisse de Ford, quand on sait ce dont Ford a été le synonyme dans l'histoire du capitalisme américain et mondial, cela a de quoi se faire se retourner dans son mausolée celui qui avait donné son nom à la ville où les faits se sont produits.
P.S.: En cherchant une photo de Ford sur Internet, je suis tombé sur un article du quotidien américain Savannah Morning News ( http://savannahnow.com/node/527557), lequel, citant à son tour un article du Washington Post, m'apprend que Ford était un antisémite viscéral, admiré par Hitler, qui avait son portrait dans son bureau, pour les pamphlets qu'il avait écrits contre les Juifs. Il se serait employé activement pour éviter que l'Amérique n'entre en guerre contre l'Allemagne nazie. Je ne céderai jamais aux équations faciles et idiotes du type capitaliste = raciste = fasciste etc., mais il est certain que ces faits ne contribuent pas, c'est le moins qu'on puisse dire, à rendre le personnage plus sympathique.

Ci-dessous la citation in extenso du passage concerné de l'article en question. (Pour faire bonne mesure, notons que l'auteur nous dit que l'attitude de General Motors, le grand concurrent de Ford, envers le régime nazi ne fut pas beaucoup plus brillante) :

According to a Nov. 30, 1998, article by Michael Dobbs in the Washington Post, it wasn't just Ford and the Ford Motor Co. who were friends of Hitler and the Nazis.

"The relationship of Ford and GM to the Nazi regime goes back to the 1920s and 1930s, when the American car companies competed against each other for access to the lucrative German market. Hitler was an admirer of American mass production techniques and an avid reader of the anti-Semitic tracts penned by Henry Ford. 'I regard Henry Ford as my inspiration,' Hitler told a Detroit News reporter two years before becoming the German chancellor in 1933, explaining why he kept a life-size portrait of the American automaker next to his desk.

Although Ford later renounced his anti-Semitic writings, he remained an admirer of Nazi Germany and sought to keep America out of the coming war. In July 1938, four months after the German annexation of Austria, he accepted the highest medal that Nazi Germany could bestow on a foreigner, the Grand Cross of the German Eagle. The following month, a senior executive for General Motors, James Mooney, received a similar medal for his 'distinguished service to the Reich.'"



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