"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


dimanche 23 novembre 2008

Causes internationales

Un peu d'histoire et de sociologie à l'emporte-pièce pour commencer cette étrange journée: je suis allé me coucher en pleine tempête de neige, et quand je me lève ce matin toute trace de neige a disparu, un vent violet continue de souffler mais le thermomètre marque 11° C.
Un peu d'histoire et de sociologie à l'emporte-pièce donc.
Je pensais ce matin à la logique qui préside à la naissance de ce que l'on appelle les causes internationales, ces mobilisations d'une partie de l'opinion mondiale, mais en fait le plus souvent occidentale, en faveur de la lutte de tel ou tel peuple pour son indépendance, ou de telle ou telle personne supposée victime d'une injustice dans son pays. En vrac: Sacco et Vanzetti, les Rosenberg, Angela Davis, Nelson Mandela, le peuple vietnamien, le peuple palestinien, les populations du Darfour, le peuple tibétain récemment. Toutes ces causes ne mobilisent pas les même catégories de personnes car elles ne correspondent pas toutes aux mêmes options politiques, mais elles ont je crois une forme commune, et leur apparition obéit à une certaine logique qu'il s'agirait de décrire. Je crois en attendant qu'on peut dater de la Guerre d'indépendance grecque au début du XIX siècle la naissance de ce que nous appelons l'opinion publique internationale, et dont la principale manifestation consiste précisément à prendre parti (ou à être invoquée) dans les grandes causes internationales dont je parle. On a même, avec Byron, le prototype de l'intellectuel payant de sa personne pour la cause etc.
C'est peut-être dans un livre paru sous la direction de Luc Boltanski sur les "affaires" que l'on pourrait trouver des outils pour penser ce phénomène des causes internationales.

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