L'aide sociale telle que nous l'entendons dans nos pays est pour ainsi dire inexistante ici, à quoi s'ajoute que les pensions de la plupart des retraités sont dérisoires par rapport aux prix qui ont cours dans cette capitale que les classements internationaux placent depuis plusieurs années dans les tout premiers rangs des villes les plus chères du monde.
Cela veut dire que pour les personnes en âge de travailler ainsi que pour bien des retraités, il n'est d'autre moyen pour survivre que de travailler, si humble, ingrat et mal payé leur emploi soit-il.
C'est l'existence de toute cette main-d'oeuvre à bon marché qui explique, j'imagine, la présence de deux ou trois agents de sécurité même dans des magasins de dimensions modestes, ou encore la pléthore de personnel dans les bars et les restaurants. Même des établissements n'ayant rien de luxueux peuvent se permettre d'avoir un employé spécialement préposé au vestiaire etc.
Du fait de la précarité de leur situation, nombreux sont les retraités qui occupent ces emplois subalternes. Je l'avais déjà constaté en Ukraine l'été dernier. Je me souviens d'une femme que j'ai vue à Sébastopol l'été dernier. Chez nous, elle aurait déjà été à la retraite depuis longtemps, elle l'était certainement légalement parlant mais tout porte à croire qu'elle devait continuer de travailler pour joindre les deux bouts. Elle travaillait dans le restaurant Mc Donald de l'avenue principale, où elle était chargée de ramasser les plateaux laissés sur les tables par les clients et d'en vider le contenu aux ordures. Il y avait quelque chose de touchant à voir cette femme âgée et menue, qui avait vécu sa jeunesse et une grande partie de son âge adulte dans un univers complètement autre, s'affairer au milieu des jeunes qui constituent la clientèle ordinaire d'un Mc Donald. D'autant plus touchant qu'elle portait l'uniforme dérisoire des employés de Mc Donald, avec sa casquette à visière à l'américaine, avec un peu de cette componction qu'on voit dans les pays de l'ex-URSS à beaucoup de personnes qui occupent une fonction officielle et portent à ce titre un uniforme, quand bien même il s'agirait de celui de contrôleur de train ou de gardien de musée.
Dimanche dernier, c'est un homme, d'un certain âge lui aussi, qui a attiré mon attention. Il portait une sorte de costume bouffant et bigarré, complété par un ridicule bonnet à franges multicolores, dont je ne sais quelle société affuble ici les personnes chargées de distribuer des tracts publicitaires dans la rue. Déjà le spectacle de certaines d'entre elles, transies de froid, distribuant à un coin de rue leurs tracts publicitaires à des passants indifférents, m'avait un peu peiné. Mais dans le cas de cet homme, il y avait vraiment quelque chose de poignant à le voir, son travail terminé, encore vêtu de son costume clownesque, attendre je ne sais qui ou je ne sais quoi, assis à côté de la caisse de la station de métro où je venais d'entrer, les traits tirés et les yeux perdus dans le vague.
Cela veut dire que pour les personnes en âge de travailler ainsi que pour bien des retraités, il n'est d'autre moyen pour survivre que de travailler, si humble, ingrat et mal payé leur emploi soit-il.
C'est l'existence de toute cette main-d'oeuvre à bon marché qui explique, j'imagine, la présence de deux ou trois agents de sécurité même dans des magasins de dimensions modestes, ou encore la pléthore de personnel dans les bars et les restaurants. Même des établissements n'ayant rien de luxueux peuvent se permettre d'avoir un employé spécialement préposé au vestiaire etc.
Du fait de la précarité de leur situation, nombreux sont les retraités qui occupent ces emplois subalternes. Je l'avais déjà constaté en Ukraine l'été dernier. Je me souviens d'une femme que j'ai vue à Sébastopol l'été dernier. Chez nous, elle aurait déjà été à la retraite depuis longtemps, elle l'était certainement légalement parlant mais tout porte à croire qu'elle devait continuer de travailler pour joindre les deux bouts. Elle travaillait dans le restaurant Mc Donald de l'avenue principale, où elle était chargée de ramasser les plateaux laissés sur les tables par les clients et d'en vider le contenu aux ordures. Il y avait quelque chose de touchant à voir cette femme âgée et menue, qui avait vécu sa jeunesse et une grande partie de son âge adulte dans un univers complètement autre, s'affairer au milieu des jeunes qui constituent la clientèle ordinaire d'un Mc Donald. D'autant plus touchant qu'elle portait l'uniforme dérisoire des employés de Mc Donald, avec sa casquette à visière à l'américaine, avec un peu de cette componction qu'on voit dans les pays de l'ex-URSS à beaucoup de personnes qui occupent une fonction officielle et portent à ce titre un uniforme, quand bien même il s'agirait de celui de contrôleur de train ou de gardien de musée.
Dimanche dernier, c'est un homme, d'un certain âge lui aussi, qui a attiré mon attention. Il portait une sorte de costume bouffant et bigarré, complété par un ridicule bonnet à franges multicolores, dont je ne sais quelle société affuble ici les personnes chargées de distribuer des tracts publicitaires dans la rue. Déjà le spectacle de certaines d'entre elles, transies de froid, distribuant à un coin de rue leurs tracts publicitaires à des passants indifférents, m'avait un peu peiné. Mais dans le cas de cet homme, il y avait vraiment quelque chose de poignant à le voir, son travail terminé, encore vêtu de son costume clownesque, attendre je ne sais qui ou je ne sais quoi, assis à côté de la caisse de la station de métro où je venais d'entrer, les traits tirés et les yeux perdus dans le vague.
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