"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 22 octobre 2008

Valeurs et action


Toute pensée et toute pratique politique supposent une certaine philosophie de l'homme, sous le double aspect de l'espèce et de l'individu: de ce qu'il est, de ce qu'il pourrait être, de ce qu'il devrait être.
La définition de l'ordre social juste ne peut pas faire l'économie de ce détour par l'homme, puisque c'est dans sa conformité ou non à ce que l'on pose comme l'essence de l'homme (et aux fins qu'elle lui commande) que réside la justice ou non de l'ordre social.
C'est pourquoi Platon, dans La République, dont l'objet est précisément de définir l'essence de la justice, est amené à se poser la question de la nature et des fins de l'homme.
Cette vision de l'homme sous-jacente à toute pensée et toute pratique politique peut-être plus ou moins explicite selon les penseurs et selon les acteurs, toujours est-il qu'elle existe toujours, même chez ceux qui n'en ont pas clairement conscience.
Maintenant, ce qu'il est intéressant de remarquer, à la lumière des considérations précédentes, c'est que, dans la vie politique concrète, deux acteurs partageant une même vision de l'essence de l'homme et des fins ultimes de l'engagement politique, peuvent ne pas se trouver d'accorder sur les moyens de les atteindre. Et c'est là ce qui fait toute la complexité de la vie politique, car des divergences stratégiques ou tactiques peuvent amener des personnes partageant les mêmes valeurs à se ranger dans des partis différents voire opposés sur telle ou telle question ou à tel ou tel moment, tout comme elles peuvent réunir momentanément dans un combat commun des personnes en désaccord sur les fins.

Illustration ci-dessus: le forum romain, siège de la vie politique dans la Rome antique.

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