Savez-vous ce qu'on appelle l'intercompréhension en didactique des langues? C'est une méthode d'apprentissage d'une langue appartenant à un groupe linguistique dont l'apprenant connaît déjà une variété, qui vise à développer avant tout la compétence passive, c'est-à-dire justement la compréhension. Cela en se fondant sur une étude raisonnée, dans un premier temps des similitudes, puis dans un deuxième temps des différences entre la langue sue et la langue apprise. L'idée est de permettre à des gens appartenant à un même groupe linguistique de communiquer entre eux, chacune s'exprimant dans sa langue et étant capable, à défaut de parler, au moins de comprendre celle de l'autre. Certains y voient une alternative à l'hégémonie de l'anglais, dans les institutions européennes par exemple.
Illustrons le principe de la méthode par un exemple: quiconque a pour langue maternelle le français a déjà eu l'occasion de constater combien il est facile, même sans l'avoir jamais apprise, de comprendre à peu près un article de journal écrit dans n'importe quelle autre langue romane. Ce qui s'explique fort bien par l'origine commune de ces langues, qui partagent tout un fonds lexical etc. Et bien, la méthode en question entend précisément s'appuyer sur cette connaissance intuitive et lui donner les moyens de se développer le plus systématiquement possible. Par cette méthode, c'est même à terme l'ensemble des langues d'un groupe de langues donné dont on peut acquérir dans un temps relativement bref une connaissance passive suffisante pour lire avec une certaine aisance des textes écrits.
Dans la logique de l'inetrcompréhension, un dictionnaire bilingue n'aurait plus besoin d'alourdir sa nomenclature de tous les termes ayant une forme et un sens identiques (nazione/nation etc.), mais se concentrerait sur les mots propres à chaque langue.
Même si l'anglais et le français n'appartiennent pas au même groupe de langues (à vrai dire l'anglais est une langue plutôt hybride, mi-germanique, mi-romane), signalons en passant que l'éditeur Ophrys a publié il y a une quinzaine d'années un excellent dictionnaire anglais-français conçu selon ce principe. On y trouve dans un volume maniable bien plus d'informations que dans bien des pavés lestés d'un tas de termes que personne n'ira jamais rechercher parce que leur signification est évidente.
Ceux d'entre vous qui connaissent au moins une langue germanique (allemand, anglais, suédois, novergien, danois, islandais, néerlandais) pourront se faire une idée de l'intercompréhemsion appliquée au domaine germanique sur le site de l'IGLO (Intercomprehension in German Languages On-line).
Voici un exemple de texte en islandais ayant pour objet les Vikings qu'on trouve sur le site en question.
Quiconque connaît l'anglais ou une autre langue germanique peut comprendre, je ne dis pas tout le texte, mais avoir une idée de ce qu'il dit. (Pour vérifier vos hypothèses, rendez-vous sur le site où vous trouverez la version anglaise de ce même texte).
"Víkingarnir voru norrænir sæfarar sem voru uppi á níundu, tíundu og byrjun elleftu aldar, á tímabili sem er kalladh víkingaöld. Víkingarnir voru heidhnir og urdhu ekki kristnir fyrr en um 1000. Gudhir theirra nefndust æsir og theim voru færdhar fórnir á blótum, en thau voru eins konar trúarhátídhir. Fjórir thessara gudha voru Ty’r (edha Tiwaz), Ódhinn (edha Wotan), Thór og Frigg en af nöfnum theirra eru leidd heiti fjögurra vikudaga: Tuesday (thridhjudagur), Wednesday (midhvikudagur), Thursday (fimmtudagur) og Friday (föstudagur). Mánudhirnir báru líka nöfn theirra en Nordhurlandabúar nota nú latnesk ordh yfir mánudhina: janúar, febrúar, mars o.s.frv."
Un ouvrage collectif consacré à l'intercompréhension vient de paraître chez l'éditeur suisse Georg:
Virginie Conti et François Grin (dir.), S'entendre entre langues voisines: vers l'intercompréhension, Georg, 2008.
Illustrons le principe de la méthode par un exemple: quiconque a pour langue maternelle le français a déjà eu l'occasion de constater combien il est facile, même sans l'avoir jamais apprise, de comprendre à peu près un article de journal écrit dans n'importe quelle autre langue romane. Ce qui s'explique fort bien par l'origine commune de ces langues, qui partagent tout un fonds lexical etc. Et bien, la méthode en question entend précisément s'appuyer sur cette connaissance intuitive et lui donner les moyens de se développer le plus systématiquement possible. Par cette méthode, c'est même à terme l'ensemble des langues d'un groupe de langues donné dont on peut acquérir dans un temps relativement bref une connaissance passive suffisante pour lire avec une certaine aisance des textes écrits.
Dans la logique de l'inetrcompréhension, un dictionnaire bilingue n'aurait plus besoin d'alourdir sa nomenclature de tous les termes ayant une forme et un sens identiques (nazione/nation etc.), mais se concentrerait sur les mots propres à chaque langue.
Même si l'anglais et le français n'appartiennent pas au même groupe de langues (à vrai dire l'anglais est une langue plutôt hybride, mi-germanique, mi-romane), signalons en passant que l'éditeur Ophrys a publié il y a une quinzaine d'années un excellent dictionnaire anglais-français conçu selon ce principe. On y trouve dans un volume maniable bien plus d'informations que dans bien des pavés lestés d'un tas de termes que personne n'ira jamais rechercher parce que leur signification est évidente.
Ceux d'entre vous qui connaissent au moins une langue germanique (allemand, anglais, suédois, novergien, danois, islandais, néerlandais) pourront se faire une idée de l'intercompréhemsion appliquée au domaine germanique sur le site de l'IGLO (Intercomprehension in German Languages On-line).
Voici un exemple de texte en islandais ayant pour objet les Vikings qu'on trouve sur le site en question.
Quiconque connaît l'anglais ou une autre langue germanique peut comprendre, je ne dis pas tout le texte, mais avoir une idée de ce qu'il dit. (Pour vérifier vos hypothèses, rendez-vous sur le site où vous trouverez la version anglaise de ce même texte).
"Víkingarnir voru norrænir sæfarar sem voru uppi á níundu, tíundu og byrjun elleftu aldar, á tímabili sem er kalladh víkingaöld. Víkingarnir voru heidhnir og urdhu ekki kristnir fyrr en um 1000. Gudhir theirra nefndust æsir og theim voru færdhar fórnir á blótum, en thau voru eins konar trúarhátídhir. Fjórir thessara gudha voru Ty’r (edha Tiwaz), Ódhinn (edha Wotan), Thór og Frigg en af nöfnum theirra eru leidd heiti fjögurra vikudaga: Tuesday (thridhjudagur), Wednesday (midhvikudagur), Thursday (fimmtudagur) og Friday (föstudagur). Mánudhirnir báru líka nöfn theirra en Nordhurlandabúar nota nú latnesk ordh yfir mánudhina: janúar, febrúar, mars o.s.frv."
Un ouvrage collectif consacré à l'intercompréhension vient de paraître chez l'éditeur suisse Georg:
Virginie Conti et François Grin (dir.), S'entendre entre langues voisines: vers l'intercompréhension, Georg, 2008.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire