L'idée de Vico, qui informe toute la pensée historique et historiciste allemande, de Herder à Marx en passant par Hegel, selon laquelle l'histoire est intelligible, est à la portée du savoir humain parce qu'elle est un savoir de l'homme sur l'homme, parce que donc son objet n'est pas hétérogène à l'esprit humain comme la Nature, cette idée me semble pour le moins sujette à caution.
L'histoire et la vie sociale sont d'une telle complexité qu'elles ne peuvent faire l'objet d'une connaissance que parcellaire et conjecturale. Et ce d'autant plus que ce à quoi l'on a affaire, ce sont des processus, autrement dit des phénomènes qui évoluent alors même qu'on les étudie. Et d'autant plus aussi que l'on évidemment partie prenante à ces mêmes phénomènes. Et ces phénomènes n'offrent pas les constantes et les répétitions qu'offre le monde physique. Ou, pour mieux dire, s'il existe des constantes dans la vie sociale, elles sont loin d'avoir le caractère d'évidence de celles du monde physique.
On se trouve donc devant une masse de faits à partir desquels il est difficile de dégager quoi que ce soit qui ressemble à une loi. La vision d'ensemble à laquelle l'on parvient, et sur laquelle on fonde ses raisons d'agir le cas échéant, s'appuie nécessairement sur quelques faits que l'on est porté à privilégier au détriment d'autres faits, autrement dit elle s'appuie sur une interprétation. Il y a d'ailleurs là une manière de cercle vicieux, puisque nous asseyons nos interprétations sur des faits, mais c'est toujours en fonction d'interprétations préexistantes que nous choisissons de considérer tel ou tel fait comme plus ou moins significatif.
Illustration: Giambattista Vico
L'histoire et la vie sociale sont d'une telle complexité qu'elles ne peuvent faire l'objet d'une connaissance que parcellaire et conjecturale. Et ce d'autant plus que ce à quoi l'on a affaire, ce sont des processus, autrement dit des phénomènes qui évoluent alors même qu'on les étudie. Et d'autant plus aussi que l'on évidemment partie prenante à ces mêmes phénomènes. Et ces phénomènes n'offrent pas les constantes et les répétitions qu'offre le monde physique. Ou, pour mieux dire, s'il existe des constantes dans la vie sociale, elles sont loin d'avoir le caractère d'évidence de celles du monde physique.
On se trouve donc devant une masse de faits à partir desquels il est difficile de dégager quoi que ce soit qui ressemble à une loi. La vision d'ensemble à laquelle l'on parvient, et sur laquelle on fonde ses raisons d'agir le cas échéant, s'appuie nécessairement sur quelques faits que l'on est porté à privilégier au détriment d'autres faits, autrement dit elle s'appuie sur une interprétation. Il y a d'ailleurs là une manière de cercle vicieux, puisque nous asseyons nos interprétations sur des faits, mais c'est toujours en fonction d'interprétations préexistantes que nous choisissons de considérer tel ou tel fait comme plus ou moins significatif.
Illustration: Giambattista Vico
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