Comme je j'avais dit hier, il m'a fallu aujourd'hui me rendre en Allemagne pour acheter mon billet de train Berlin-Moscou pour le voyage que je projette de faire dans deux semaines.
On quitte Lausanne par une très belle journée d'octobre, le train qui vous mène à Berne commence par longer le lac Léman à flanc de coteau, au milieu des vignes des terrasses du Lavaux, qui n'ont pas encore dépouillé leurs feuilles mais offrent à la vue une profusion de couleurs automnales. Le train s'enfonce ensuite vers l'intérieur, et c'est maintenant un paysage fait d'amples ondulations couvertes de prairies, avec par endroits une vieille ferme trapue, un bosquet ou, au beau milieu d'un pré, trois vaches qui semblent poser pour une réclame de chocolat.
Après, on se plonge dans la lecture de Chamfort, et les souvenirs du paysage sont font donc moins précis. On arrive à Freiburg en début d'après-midi, on achète son billet pour Moscou à un guichetier allemand désolé que vous n'ayez droit à aucune réduction. Puis on décide de profiter de l'occasion pour visiter Freiburg où l'on n'avait jamais mis les pieds. On atteint en cinq minutes de marche le centre historique, où il règne cette langueur dominicale qu'on retrouve partout en province. On s'achète un beignet à la confiture, dit "Berliner" justement, dans une pâtisserie de Kaiser-Josephs-Strasse car on n'a mangé qu'un sandwich pour tout repas, on parcourt de jolies rues pavées, puis on s'assied à la terrasse d'un café de la Münsterplatz pour y boire un thé. On regarde un pigeon boire au jet d'eau d'une fontaine, et un homme prendre en photo un pigeon qui boit au jet d'eau d'une fontaine. Une jeune fille violoniste joue Vivaldi un peu plus loin. Des gens passent à vélo, avec cette componction qu'on ne voit qu'aux cyclistes allemands, qui semblent comme pénétrés de l'idée que par chacun de leurs coups de pédale ils travaillent à l'assainissement de la planète et à la rédemption de notre espèce. Après avoir bu le thé, on marche vers la cathédrale, qu'on ne peut pas visiter car c'est l'heure de la messe. Une plaque a été posée sur une colonne à l'entrée de la cathédrale en 1994. Il y est écrit que par une nuit de l'année 1944 Freiburg fit l'objet d'une attaque aérienne qui sema la mort et la destruction dans toute la ville, mais ne toucha pas la cathédrale. Le conseil municipal a posé cette plaque en souvenir des morts de toutes les guerres et de toutes les violences, et il forme des voeux pour que la paix règne entre les hommes. On souscrit aux voeux du conseil municipal, et on se dirige vers la gare. On passe par une place appelée Place de l'ancienne synagogue, où une autre plaque nous rappelle que se dressait autrefois en cet endroit la synagogue de la ville, détruite lors en 1938 lors de ce que nos manuels d'histoire appellent encore du nom que les nazis lui avaient donné, à savoir la "Nuit de cristal", mais que cette plaque appelle beaucoup plus honnêtement "Pogromnacht".
On est de nouveau à la gare, et on prend le train du retour.
On a passé un après-midi à Freiburg-im-Breisgau.
On quitte Lausanne par une très belle journée d'octobre, le train qui vous mène à Berne commence par longer le lac Léman à flanc de coteau, au milieu des vignes des terrasses du Lavaux, qui n'ont pas encore dépouillé leurs feuilles mais offrent à la vue une profusion de couleurs automnales. Le train s'enfonce ensuite vers l'intérieur, et c'est maintenant un paysage fait d'amples ondulations couvertes de prairies, avec par endroits une vieille ferme trapue, un bosquet ou, au beau milieu d'un pré, trois vaches qui semblent poser pour une réclame de chocolat.
Après, on se plonge dans la lecture de Chamfort, et les souvenirs du paysage sont font donc moins précis. On arrive à Freiburg en début d'après-midi, on achète son billet pour Moscou à un guichetier allemand désolé que vous n'ayez droit à aucune réduction. Puis on décide de profiter de l'occasion pour visiter Freiburg où l'on n'avait jamais mis les pieds. On atteint en cinq minutes de marche le centre historique, où il règne cette langueur dominicale qu'on retrouve partout en province. On s'achète un beignet à la confiture, dit "Berliner" justement, dans une pâtisserie de Kaiser-Josephs-Strasse car on n'a mangé qu'un sandwich pour tout repas, on parcourt de jolies rues pavées, puis on s'assied à la terrasse d'un café de la Münsterplatz pour y boire un thé. On regarde un pigeon boire au jet d'eau d'une fontaine, et un homme prendre en photo un pigeon qui boit au jet d'eau d'une fontaine. Une jeune fille violoniste joue Vivaldi un peu plus loin. Des gens passent à vélo, avec cette componction qu'on ne voit qu'aux cyclistes allemands, qui semblent comme pénétrés de l'idée que par chacun de leurs coups de pédale ils travaillent à l'assainissement de la planète et à la rédemption de notre espèce. Après avoir bu le thé, on marche vers la cathédrale, qu'on ne peut pas visiter car c'est l'heure de la messe. Une plaque a été posée sur une colonne à l'entrée de la cathédrale en 1994. Il y est écrit que par une nuit de l'année 1944 Freiburg fit l'objet d'une attaque aérienne qui sema la mort et la destruction dans toute la ville, mais ne toucha pas la cathédrale. Le conseil municipal a posé cette plaque en souvenir des morts de toutes les guerres et de toutes les violences, et il forme des voeux pour que la paix règne entre les hommes. On souscrit aux voeux du conseil municipal, et on se dirige vers la gare. On passe par une place appelée Place de l'ancienne synagogue, où une autre plaque nous rappelle que se dressait autrefois en cet endroit la synagogue de la ville, détruite lors en 1938 lors de ce que nos manuels d'histoire appellent encore du nom que les nazis lui avaient donné, à savoir la "Nuit de cristal", mais que cette plaque appelle beaucoup plus honnêtement "Pogromnacht".
On est de nouveau à la gare, et on prend le train du retour.
On a passé un après-midi à Freiburg-im-Breisgau.
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