"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 5 janvier 2009

To be etc.

Il y a des idées, je ne me souviens plus très bien si je les ai lues quelque part ou si je les ai tirées de mon propre fonds. Cela importe peu d'ailleurs, je ne tiens pas énormément au copyright, et je souhaiterais même qu'on revienne au régime de l'anonymat, du "pot commun" pour ainsi dire, qui caractérisait la vie intellectuelle au Moyen Age. La propriété intellectuelle n'est qu'une modalité de la superstition individualiste après tout.
Passons.
L'une de ces idées dont la paternité m'échappe, la voici.
J'ai lu, ou je crois avoir lu, qu'il y aurait dans la vie de chacun d'entre nous un âge privilégié, différent selon les personnes, auquel notre visage manifesterait la vérité de ce que nous sommes.
Cette manifestation ne serait évidemment pas le fruit du hasard, mais l'aboutissement d'un cheminement intérieur. Ce moment serait celui où nous devenons et, par conséquent, paraissons enfin ce que nous sommes de toute éternité ou, du moins, depuis notre naissance.
Je suis bien conscient du fait qu'une telle idée prête le flanc à mille objections.
Elle suppose en quelque façon qu'il existe quelque chose comme une essence de notre moi, dont notre existence ne serait que l'accomplissement plus ou moins achevé.
C'est là une métaphysique discutable. (Elles le sont toutes).
N'empêche, l'idée me plaît.
Et je pense de toute façon qu'il existe parfois une adéquation entre le paraître et ce que l'on suppose de l'être d'une personne, adéquation qui semble bien souvent tenir du miracle, tant il est vrai que la plupart des gens portent leur visage comme on porte un vêtement enfilé à la hâte et au hasard.

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