"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 14 janvier 2009

Magie de Demy



Je viens juste de revoir Les Parapluies de Cherbourg, que je n'avais pas vu depuis dix ans ou presque, et je suis encore complètement sous le charme.
La formule par laquelle Jacques Demy parvient à brouiller complètement les limites admises du naturel et de l'artifice est proprement magique.
On est dans un autre monde et pourtant on est en plein dans ce monde-ci.
La stylisation, même soulignée, voulue, comme par un effet de distanciation (voir les intertitres annonçant sobrement les moments du drame: l'absence, le retour) nous met de plain-pied dans le réel le plus dense.
Le réalisme sociologique coexiste, fusionne même avec un onirisme avoué (l'usage magistral de la couleur, qui introduit une distanciation visuelle équivalente à ce que le chant ajoute d'étrangeté à la quotidienneté, à la trivialité des dialogues).
Un objet esthétique qui tient à la fois du roman-photo et du poème persan.

Magie de Demy.

Ci-dessus : la scène finale.

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