"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


samedi 17 janvier 2009

La règle et le modèle

J'ai trouvé aujourd'hui dans une librairie d'occasion un livre dont j'espère tirer un grand profit, car il traite des questions qui me trottent dans la tête depuis longtemps. Il s'agit d'un ouvrage de Françoise Choay paru au Seuil en 1980, ayant pour titre La Règle et le Modèle, et pour sous-titre "Sur la théorie de l'architecture et de l'urbanisme. L'auteur part du constat, lit-on en quatrième de couverture, que "c'est en Occident qu'est apparu, pour la première fois, au XVe siècle, un discours théorique qui prétend fonder sur sa seule autorité les procédures d'engendrement du monde bâti".
Or, habitués que nous sommes aujourd'hui aux théories d'urbanisme, nous avons oublié combien un tel discours "fut insolite, voire même scandaleux".
C'est à restituer tout ce que ce projet de fondation rationnelle de l'architecture et de l'urbanisme avait de radicalement nouveau et donc à montrer que l'idée même d'urbanisme n'a rien rien qui aille de soi, qu'elle est le produit d'une histoire, que Françoise Choay s'attache dans ce livre.
Or, je suis depuis longtemps intéressé par les rapports étroits qui existent évidemment entre l'urbanisme, en tant que projet d'organisation de la ville fondé sur la seule raison, et la philosophie politique moderne, issue des Lumières, en tant que projet d'organisation de la cité fondé sur la seule raison. Il y a évidemment une racine commune à ces deux démarches. L'urbs étant après tout le substrat matériel de la civitas. Et dans un cas comme dans l'autre, on peut se demander si la prétention de la raison à être le principe unique d'organisation n'est pas la manifestation d'une certaine hubris, d'une certaine démesure.
J'espère en tout cas trouver des réflexions stimulantes sur cette problématique dans ce bouquin.

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