"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 23 février 2009

Quelle culture?

Un ancien haut fonctionnaire du ministère de la Culture, nous dit Libération, s'apprête à publier un livre dans lequel il attaque la politique culturelle française actuelle.
L'article ne permet pas de comprendre vraiment de quoi il s'agit, tant les querelles intestines de ce petit monde de bureaucrates qui prétendent régir la culture (au point de se croire autant sinon plus importants que les créateurs eux-mêmes) sont inintelligibles pour le profane.
A vrai dire, je n'ai jamais bien compris à quoi servait un ministère de la culture, ni ce qu'on entendait par culture ici. Les conceptions et les ambitions de Malraux, initiateur de la politique culturelle moderne, dans ce domaine me semblent aussi vagues et inconsistantes que la pensée de Malraux en général.
Le véritable ministère de la culture devrait à mes yeux être le ministère de l'Education.
Car la culture bien entendue n'est ni plus ni moins que la capacité de voir et de penser, et c'est à l'école qu'il appartient d'y initier les enfants.
Le ministère de la culture ne devrait être ni plus ni moins qu'un ministère des beaux-arts, une sorte de conservatoire en chef chargé d'assurer la préservation d'un patrimoine que l'école apprendrait à apprécier.
L'inégalité culturelle est l'une des pires formes d'inégalité qui soit, car la culture au sens fort du terme n'est pas un simple ornement, elle est la possibilité pour chacun de donner du sens à son existence et au monde qui l'entoure ; elle est un réservoir de raisons de vivre.
Une personne privée de culture, c'est une personne amputée de cette faculté de s'inventer constamment de nouvelles raisons de vivre qu'est en fin de compte la culture bien comprise.
C'est là une privation aussi grave que celle des conditions matérielles propres à assurer une vie digne.
Mais ce ne sont certainement pas les politiques culturelles menées jusqu'ici en France qui l'aboliront.
Ces politiques sont entièrement tournées, au bénéfice des élites, vers le financement de la création, qui devrait être laissée à l'initiative privée, car il n'appartient pas à l'Etat d'arbitrer entre les productions de la culture en train de se faire (et ce à des prix qui sont déterminés par un marché de l'art dont on sait que le moteur n'est pas le seul amour du beau, mais bien souvent la pure spéculation financière).
Le rôle de l'Etat ici devrait se borner à la formation, qui, je le répète, relève des compétences du ministère de l'Education, et à la conservation du patrimoine.
Ces considérations sont un peu décousues, mais je me comprends.

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