"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


vendredi 6 février 2009

L'Age d'or

Tout compte fait, ce en quoi je pense me distinguer radicalement de mes contemporains, c'est qu'alors qu'ils ont pour la plupart un préjugé favorable pour le futur, j'ai quant à moi le préjugé contraire: je suis porté à voir d'un oeil plutôt favorable toute chose du passé, en tant précisément qu'elle appartient au passé.
Je ne crois pas à la perfectibilité de l'espèce humaine, ni par conséquent au progrès.
Je pense que toute amélioration touchant un aspect donné de la société s'accompagne comme par l'effet d'une loi de la péjoration d'un autre aspect, si bien que tout changement, dans le meilleur des cas, se solde par un effet neutre.
Bref, j'appartiens à l'espèce de ceux pour qui l'Age d'or est derrière nous, l'Histoire n'étant qu'une longue dérive qui nous en éloigne de plus en plus.
Oui, décidément, j'aime le passé en tant que tel, il est mon élément.
C'est si vrai que, lors même que je visite la Russie, en quête des vestiges de l'époque soviétique, société tendue vers le futur s'il en fut, c'est pour ainsi dire le passé d'un futur que j'y recherche, c'est à l'archéologie d'un avenir que je m'y livre.
(Un peu de préciosité à l'heure de l'apéritif le vendredi soir ne fait de mal à personne).

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