"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 25 février 2009

Des goûts et des couleurs

Un petit exemple, qui m'est revenu en mémoire sous la douche (mystère des associations d'idées), de la façon dont notre jugement sur une oeuvre peut être faussé quand nous ignorons la technique d'un art.
Il y a bien des années, je fréquentais avec un groupe d'amis le cinéma Lumière, une salle d'art et d'essai de Bologne. Le groupe d'amis en question était composé de véritables cinéphiles, de ces gens qui sont capables de regarder dans une même journée quatre ou cinq films d'affilée et qui peuvent passer des heures à vous parler de l'usage du gros plan chez tel cinéaste etc. etc.
(J'ai beau aimer le cinéma, je n'ai jamais été un cinéphile dans ce sens-là. Peu importe, ce n'est pas de cela que je voulais parler).
Bien, un jour que je nous venions d'assister à la projection d'un film, je ne me souviens plus lequel, avec ces amis, je m'extasiais de façon un peu niaise sur l'usage de la couleur dans ce film, une couleur très saturée, que je trouvais particulièrement intéressant.
L'un des amis en question me fit alors remarquer que cette couleur que j'admirais tant n'était absolument pas un choix stylistique, mais résultait du fait que, comme beaucoup de films underground, ce film avait été tourné avec de la pellicule de second choix récupérée à droite et à gauche et ayant dépassé sa date de péremption.
Bref, j'avais pris pour une intention de l'artiste ce qui n'était que la conséquence de l'indigence des conditions de réalisation.

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