"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


samedi 7 février 2009

Chef-d'oeuvre

Je relis donc Bouvard et Pécuchet. C'est bien le chef-d'oeuvre dont je me souvenais.
C'est un plaisir d'admirer les chefs-d'oeuvre ; on a l'impression de communier avec tous ceux qui les ont reconnus et les reconnaissent comme tels, on est rassuré sur les possibilités de l'intersubjectivité. Ce n'est pas si courant, il ne faut donc pas bouder son plaisir.
Je me souviens d'avoir éprouvé ce même sentiment il y a une dizaine d'années en voyant pour première fois La Règle du jeu de Renoir. Si étrange que cela puisse paraître, je n'avais pas encore vu ce film à trente ans passés. Pour tout dire, je voulais le voir plus pour remplir un devoir qu'autre chose, par acquit de conscience disons. C'était un film qu'il fallait avoir vu. Mais je me disais que ce serait peut-être un peu ennuyeux. Et puis voilà le film qui commence, et c'est vraiment étourdissant de virtuosité tout au long, avec cette profondeur, cette épaisseur de sens qui font justement les chefs-d'oeuvre. Et j'éprouvai alors ce sentiment un peu tautologique mais infiniment satisfaisant pour l'esprit, que ce chef-d'oeuvre était un chef-d'oeuvre.
Voilà, c'est le même sentiment que j'éprouve maintenant à la relecture de Bouvard et Pécuchet, ce même sentiment d'admiration et je dirais même de gratitude qu'on a en présence de grandes oeuvres.

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