"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


lundi 9 février 2009

Le Valmy des peuples colonisés

Pour Ferrat Abbas, président du Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), la bataille de Dien Bien Phu fut « le Valmy des peuples colonisés ».
Rien n'illustre mieux que cette citation les contradictions de l'entreprise coloniale française et l'ambivalence vis-à-vis de la métropole des mouvements de libération qui y mirent fin.
En effet, en empruntant sa référence à l'histoire de France elle-même, Abbas montre que c'est au nom des valeurs qu'elle leur avait enseignées tout en leur en refusant le bénéfice que les peuples colonisés luttèrent contre la France coloniale. Ces valeurs qui pour eux, citoyens de seconde classe de l'Empire, étaient restées lettre morte, ils étaient désormais déterminés à les faire leurs. Ils prenaient à la lettre les principes énoncés par la France et, ce faisant, la mettaient face à ses contradictions: la colonisation s'autorisait de valeurs que, par son essence-même, elle bafouait. Notons d'ailleurs qu'on observe la même contradiction dès les guerres napoléoniennes, guerres de libération ayant tourné aux conquêtes, qui furent pour beaucoup dans la naissance de la conscience nationale allemande par exemple, à la suite de l'occupation des Etats germaniques etc.
La déclaration d'Abbas est donc tout à la fois un hommage aux principes de la France et à la France des principes, et une condamnation sans appel de cette France coloniale qui avait failli à ses propres idéaux.

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