"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


jeudi 5 février 2009

A la guerre comme à la guerre

La Suisse, disais-je dans le billet précédent, est restée des siècles durant comme en marge de l'Histoire ; elle a notamment été épargnée par les deux grandes guerres mondiales qui ont mis tant de pays à feu et à sang au siècle dernier. Or, et cela ne laisse pas de m'étonner, la plupart des villes suisses présentent, souvent même en plein centre, des horreurs architecturales et urbanistiques qui, ailleurs, ne s'expliquent que par une reconstruction hâtive consécutive aux bombardements subis à l'occasion de la guerre.
Je suis tenté de donner à cet état de chose une explication empruntée à ces théories sociales organicistes dont le XIXe siècle était si friand. La médecine nous dit que la recrudescence, que l'on constate à notre époque, de maladies auto-immunes telles que l'asthme, les allergies etc. pourrait s'expliquer par le fait que, en raison de l'excès d'hygiène dont nous entourons les enfants aujourd'hui, leur système immunitaire, pour ainsi dire désoeuvré, se retournerait contre l'organisme même qu'il a pour fonction normalement de protéger contre les agressions du dehors. De la même façon, la Suisse, n'ayant pas eu à subir de guerre, n'ayant pas dû s'affronter à une menace extérieure, aurait retourné contre elle-même cette violence sans exutoire, infligeant à ses propres villes des destructions que seules les guerres sont à même d'occasionner d'ordinaire.
Cette explication est tirée par les cheveux, mais je vous avais prévenus: elle s'inspire de la pensée du XIXe siècle, qui est tout entière tirée par les cheveux.

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