"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


jeudi 4 septembre 2008

Habeas corpus mon cul


Je reviens de Londres. Je n'y avais pas été depuis la toute fin des années 90, autrement dit depuis le début des années Blair.

L'impression principale que je retire de ce séjour, c'est que le Royaume-Uni, la patrie de l'habeas corpus, obnubilé par la sécurité, s'est doté ces dernières années de lois et de moyens (je pense en particulier aux caméras de surveillance, les fameuses CCTV) clairement liberticides.

Les CCTV sont vraiment partout. Dans les gares, dans les aéroports, bien sûr. Dans les grands magasins, d'accord. Mais aussi dans les rues en général, dans les bus, dans les taxis (au conditionnel il est vrai: "In the interests of security, London taxis may be fitted with CCTV surveillance equipment", vous dit un autocollant apposé à l'intérieur des cabs, ce qui a l'avantage d'obtenir le même effet sans devoir engager la dépense effective d'installer une caméra).

Mais elles sont aussi dans les bonnes vieilles librairies d'occasion de Charing Cross Road.

Et non seulement elles y sont, mais elles se signalent à votre attention par des panneaux, avis etc. qui vous expliquent évidemment que c'est pour votre sécurité. Autrement dit, non seulement vous êtes surveillé mais on veut aussi vous persuader que c'est pour votre bien, on veut aussi vous arracher votre assentiment, on veut vous rendre complice de votre propre asservissement.

En tête d'article, photo prise par ma fille à ma demande dans une rue transversale d'Oxford Street, juillet 2008.

Aucun commentaire: