Je fais un tour dans le centre de Mantoue en fin d'après-midi. L'ambiance est la même que dans toutes les villes de province italiennes à la même heure le dimanche. Une foule, non pas endimanchée comme autrefois, mais parée des vêtements "casual" à la dernière mode, va et vient sous les portiques, selon un mouvement d'aller et retour qu'on appelle ici "fare le vasche" (ce qui veut dire "faire des longueurs", comme on en fait à la piscine), et s'adonne à un lèche-vitrine sans joie. Tous ont ces visages à la fois rassasiés et maussades qui semblent être la marque du stade ultime du consumérisme. Le vide spirituel est pour ainsi dire palpable autour de moi, comme une espèce de trou noir qui pourrait d'un moment à l'autre tout engloutir, à commencer par les magnifiques architectures de la ville, épaves d'une autre époque, faite de contrastes violents entre l'indigence et le faste, l'abject et le sublime etc. - une époque qu'on se prend idiotement à regretter parfois.
dimanche 7 décembre 2008
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