"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


dimanche 15 mars 2009

Brigadistes internationaux suisses

On sait qu'il y a soixante-dix ans cette année le général félon Francisco Franco - aidé en cela par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, la lâcheté et les calculs à courte vue des démocraties occidentales et les menées d'un Staline décidé à mettre brutalement la gauche tout entière sous sa coupe - venait à bout des troupes républicaines légales, mettant fin à la Guerre d'Espagne et inaugurant par une répression sanglante une dictature qui allait durer quarante ans.
Je pense que c'est un anniversaire important et qu'on doit une fois encore rendre hommage à tous ces hommes et toutes ces femmes qui défendirent au prix de leur vie la légalité républicaine espagnole et les idéaux de justice sociale qui en animaient le gouvernement.
On aura beau m'expliquer par mille considérations géopolitiques que cette résistance était dès le début vouée à l'échec, je n'en tire pas moins mon chapeau à ces hommes et ces femmes qui se levèrent pour refuser les armes à la main cette prétendue fatalité.
Je l'ignorais jusqu'à maintenant mais pas moins de 600 Suisses, lisais-je récemment dans un journal d'ici, pas moins de 600 Suisses, pour les deux tiers environ membres du petit parti communiste helvétique, s'enrôlèrent dans les Brigades internationales.
A leur retour ils furent pour la plupart traduits devant les tribunaux et pour beaucoup condamnés à des peines plus ou moins lourdes, officiellement pour avoir servi dans une armée étrangère, mais en fait parce que le gouvernement suisse de l'époque, qui avait d'ailleurs reconnu le gouvernement de Franco avant la fin de la guerre civile, avait été dès le début hostile à l'Espagne républicaine.
(Disons quand même par souci d'exactitude que, pour faire bonne mesure, les quelques dizaines de Suisses ayant servi du côté de Franco furent eux aussi poursuivis, et pour les mêmes motifs).
Il a fallu attendre soixante-dix ans pour que ces anciens brigadistes soient réhabilités, par une décision récente des autorités fédérales. En effet, pendant la Guerre froide Franco, quelles qu'aient été ses compromissions avec Hitler et Mussolini, était devenu un allié, et il était hors de question de le froisser par une mesure de réhabilitation de ceux qui avaient lutté contre lui.

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