Dernier exemple en date non pas du renversement des valeurs mais du véritable affolement des valeurs qui caractérise notre époque, la municipalité de Genève, nous rapporte Le Temps dans son édition d'aujourd'hui, a décidé d'inhumer dans le cimetière des Rois l'ancienne prostituée et militante des droits des prostituées Grisélidis Réal.
Le cimetière des Rois, c'est à Genève plus que le Père-Lachaise à Paris, c'est plutôt quelque chose comme le Panthéon de la ville de Genève: Calvin lui-même y est enterré.
Quelle est la fonction d'un Panthéon ou de toute autre institution équivalente? C'est, me semble-t-il, de célébrer le souvenir des personnes qui le mieux servi et illustré un pays, qui ont incarné au plus haut point les valeurs dans lesquelles ce pays se reconnaît.
Or, même si je serais le dernier à jeter la pierre aux prostituées, même si je ne suis pas loin de croire au mythe de la pute au grand coeur, dont Magdeleine a fixé le type, même si le Cabiria de Fellini m'émeut aux larmes chaque fois que je le revois tout comme le Livre de Monelle de Schwob chaque fois que je le relis, bref, même si je ne crois pas qu'il y ait aucune raison de flétrir une prostituée en raison de l'activité à laquelle elle se livre, je ne crois pas pour autant qu'une société puisse ranger parmi ses héros l'une d'entre elles en tant que telle.
Ou alors que les édiles qui ont pris cette décision soient conséquents, et disent tout haut ce que leur démarche implique, à savoir qu'ils pensent que la prostitution peut être proposée comme modèle de vie, et que donc ils seraient tout à fait comblés si leurs propres enfants s'y livraient.
Mais évidemment aucun d'eux ne dira jamais cela, parce qu'aucun d'eux ne le pense.
Je crois que cela montre à quel point ce que j'appellerais la confusion des registres est maintenant parvenue à son comble. On est passé subrepticement du principe selon laquelle la prostitution n'est pas moralement condamnable, principe auquel toute personne sensée souscrit volontiers, au principe selon laquelle elle serait civiquement honorable.
Mais c'est bien entendu du chiqué, personne n'y croit réellement, c'est une fois de plus la guimauve du politically correct.
Je serais curieux de savoir comment un maître d'école qui, par hypothèse, emmènerait ses élèves visiter le cimetière des Rois, j'aimerais savoir comment ce maître d'école expliquerait aux dits élèves les titres qui ont valu à une prostituée d'y être inhumée, et en quoi elle constitue un modèle civique.
Cela dit avec le plus grand respect pour les prostituées. Et je serais le premier à enseigner à mes enfants, si jamais je surprenais chez eux des mots durs sur les prostituées, qu'elles ont droit au même respect que toute autre personne. Mais de là, je le répète, à les proposer en modèles civiques, il y a plus qu'un pas.
Le cimetière des Rois, c'est à Genève plus que le Père-Lachaise à Paris, c'est plutôt quelque chose comme le Panthéon de la ville de Genève: Calvin lui-même y est enterré.
Quelle est la fonction d'un Panthéon ou de toute autre institution équivalente? C'est, me semble-t-il, de célébrer le souvenir des personnes qui le mieux servi et illustré un pays, qui ont incarné au plus haut point les valeurs dans lesquelles ce pays se reconnaît.
Or, même si je serais le dernier à jeter la pierre aux prostituées, même si je ne suis pas loin de croire au mythe de la pute au grand coeur, dont Magdeleine a fixé le type, même si le Cabiria de Fellini m'émeut aux larmes chaque fois que je le revois tout comme le Livre de Monelle de Schwob chaque fois que je le relis, bref, même si je ne crois pas qu'il y ait aucune raison de flétrir une prostituée en raison de l'activité à laquelle elle se livre, je ne crois pas pour autant qu'une société puisse ranger parmi ses héros l'une d'entre elles en tant que telle.
Ou alors que les édiles qui ont pris cette décision soient conséquents, et disent tout haut ce que leur démarche implique, à savoir qu'ils pensent que la prostitution peut être proposée comme modèle de vie, et que donc ils seraient tout à fait comblés si leurs propres enfants s'y livraient.
Mais évidemment aucun d'eux ne dira jamais cela, parce qu'aucun d'eux ne le pense.
Je crois que cela montre à quel point ce que j'appellerais la confusion des registres est maintenant parvenue à son comble. On est passé subrepticement du principe selon laquelle la prostitution n'est pas moralement condamnable, principe auquel toute personne sensée souscrit volontiers, au principe selon laquelle elle serait civiquement honorable.
Mais c'est bien entendu du chiqué, personne n'y croit réellement, c'est une fois de plus la guimauve du politically correct.
Je serais curieux de savoir comment un maître d'école qui, par hypothèse, emmènerait ses élèves visiter le cimetière des Rois, j'aimerais savoir comment ce maître d'école expliquerait aux dits élèves les titres qui ont valu à une prostituée d'y être inhumée, et en quoi elle constitue un modèle civique.
Cela dit avec le plus grand respect pour les prostituées. Et je serais le premier à enseigner à mes enfants, si jamais je surprenais chez eux des mots durs sur les prostituées, qu'elles ont droit au même respect que toute autre personne. Mais de là, je le répète, à les proposer en modèles civiques, il y a plus qu'un pas.
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