J'étais de nouveau à la cinémathèque cet après-midi, où j'ai vu Buffalo Bill and the Indians, film de Robert Altman de 1976, avec Paul Newman dans le rôle titre.
C'est une satire incroyablement féroce non seulement du mythe de Buffalo Bill mais du mythe américain lui-même.
Buffalo Bill y est montré comme une sorte d'histrion vantard et alcoolique, inaugurant dans ses spectacles, à l'usage du public américain de la fin du XIXe siècle, cette entreprise de réécriture de l'histoire américaine qui devait triompher plus tard dans le genre cinématographique du western. En bref, il s'agissait l'idée selon laquelle les blancs, naturellement supérieurs, avaient fait oeuvre de civilisation en soumettant par des actions pleines d'éclat et d'héroïsme des Indiens naturellement inférieurs, fourbes et cruels. Or la réalité, comme Altman le suggère, a été tout autre, et a consisté dans des massacres à grande échelle de tribus indiennes entières de la part de troupes américaines surarmées, les derniers survivants étant invités, comme c'est le cas de Sitting Bull dans le fim, à jouer leur propre rôle exotique dans le show de Buffalo Bill comme ils seront invités plus tard et jusqu'à aujourd'hui dans la vie américaine elle-même. Misérables épaves d'un monde détruit, conservées pour la couleur locale etc.
Au-delà du mythe fondateur amércain et de la façon dont il a été façonné par le show-business naissant qu'incarnait Buffalo Bill, c'est l'essence même du show-business , alors et aujourd'hui, qu'Altman met à nu, sa capacité à transformer n'importe quoi en spectacle, en entertainment. De tout utiliser à ses propres fins. Le show permanent.
Au point qu'à la fin du film on ne sait plus si c'est, dans le cas particulier de Buffalo Bill et en règle générale, le show-business qui se met au service d'idéologies qui lui sont extérieures, en créant les mythes qui leur servent de fondement etc. ou bien si ci n'est pas plutôt le contraire qui est vrai: le show-business suit sa propre logique, il est à soi-même sa propre fin, il est lui-même une idéologie qui les surclasse toutes en feignant de les servir.
C'est une satire incroyablement féroce non seulement du mythe de Buffalo Bill mais du mythe américain lui-même.
Buffalo Bill y est montré comme une sorte d'histrion vantard et alcoolique, inaugurant dans ses spectacles, à l'usage du public américain de la fin du XIXe siècle, cette entreprise de réécriture de l'histoire américaine qui devait triompher plus tard dans le genre cinématographique du western. En bref, il s'agissait l'idée selon laquelle les blancs, naturellement supérieurs, avaient fait oeuvre de civilisation en soumettant par des actions pleines d'éclat et d'héroïsme des Indiens naturellement inférieurs, fourbes et cruels. Or la réalité, comme Altman le suggère, a été tout autre, et a consisté dans des massacres à grande échelle de tribus indiennes entières de la part de troupes américaines surarmées, les derniers survivants étant invités, comme c'est le cas de Sitting Bull dans le fim, à jouer leur propre rôle exotique dans le show de Buffalo Bill comme ils seront invités plus tard et jusqu'à aujourd'hui dans la vie américaine elle-même. Misérables épaves d'un monde détruit, conservées pour la couleur locale etc.
Au-delà du mythe fondateur amércain et de la façon dont il a été façonné par le show-business naissant qu'incarnait Buffalo Bill, c'est l'essence même du show-business , alors et aujourd'hui, qu'Altman met à nu, sa capacité à transformer n'importe quoi en spectacle, en entertainment. De tout utiliser à ses propres fins. Le show permanent.
Au point qu'à la fin du film on ne sait plus si c'est, dans le cas particulier de Buffalo Bill et en règle générale, le show-business qui se met au service d'idéologies qui lui sont extérieures, en créant les mythes qui leur servent de fondement etc. ou bien si ci n'est pas plutôt le contraire qui est vrai: le show-business suit sa propre logique, il est à soi-même sa propre fin, il est lui-même une idéologie qui les surclasse toutes en feignant de les servir.