"It was the best of times, it was the worst of times..."
Charles Dickens. A Tale of Two Cities.


mercredi 25 février 2009

Une question concrète

Il est une question que je me pose au sujet de l'égalité et à laquelle je n'arrive pas à trouver une réponse satisfaisante.
Je précise bien qu'il s'agit d'une véritable question et non pas d'une question rhétorique: je n'essaie pas d'être finaud, je pense que cette question, toute théorique qu'elle est à l'heure actuelle, finirait pas se poser en pratique le moment venu: aussi vaut-il mieux essayer d'y répondre dès à présent pour ne pas devoir improviser, avec ce que cela peut comporter de bâclé.
Bien, venons-en à ma question.
Je suis de ceux qui considèrent dans l'absolu comme souhaitable un maximum d'égalité matérielle au sein d'une société. Je serais donc plutôt favorable à une distribution grosso modo égalitaire des biens matériels. Or, si une telle répartition ne pose pas de problème théorique tant qu'il s'agit de biens fongibles: la nourriture, les vêtements etc., il est des biens que, du fait de leur caractère unique ou rare, il ne serait pas possible, même dans la société la plus égalitaire, de distribuer de façon équitable. Je pense en particulier aux biens immobiliers. Il n'est pas possible par définition de donner à tout le monde un appartement dans un immeuble en pierre de taille en bord de Seine à Paris etc.
Ma question, qui, je le répète, en est véritablement une, et que j'adresse à tous ceux qui, comme moi, aspirent à une société plus égalitaire, est donc la suivante: qu'en serait-il de ces biens non fongibles, dont chacun est un unicum, dans la société que nous appelons de nos voeux?
On pourrait certes dans une certaine mesure les socialiser: faire des nombreux châteaux et autres manoirs dont la France est couverte aujourd'hui encore des maisons de repos etc., ce que serait bel et bon, mais cela vaut uniquement pour les immeubles qui se prêtent à un usage collectif. Mais ce n'est pas le cas pour les appartements dont je parlais plus haut: à supposer même qu'on en fasse des komunalki, des appartements communautaires, comme il en existait en Union soviétique, seule une minorité pourrait en jouir (à quoi s'ajoute que la komunalka ne me semble pas l'institution soviétique la plus impérissable : elle naissait de toute façon de la pénurie de logements, et elle entraînait des problèmes de promiscuité etc.).
Je mets donc ma question au concours, comme le faisaient les académies du XVIIIe siècle.
Toutes les suggestions sont les bienvenues. Il n'est jamais trop tôt pour organiser la société du futur. Les lauréats auront droit à une statue en pied dans un petit jardin public de banlieue dans la société socialiste enfin réalisée. Et les camarades chargés de la propreté des espaces verts veilleront à ce que les pigeons n'outragent pas ladite statue de leurs déjections.

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