J'ai lu récemment dans un bouquin d'Henri Calet qu'il y avait autrefois à Argenteuil une "rue des Ha! Ha!", ce qui est assez singulier comme nom de rue.
(J'y ai lu aussi qu'autrefois Argenteuil était réputé pour ses asperges. Qui l'imaginerait aujourd'hui? Mais, qui sait que Rosny-sous-Bois était en son temps renommé pour ses pêches, qui s'exportaient jusqu'à la cour d'Angleterre? On a du mal à se représenter la banlieue de Paris comme la campagne qu'elle était pourtant il y a encore moins d'un siècle).
Cela m'a fait songer que j'aimerais bien un jour collecter dans un petit dictionnaire tous les noms de rue étranges ou amusants qu'il m'a été donné de connaître.
Y figurerait en bonne place cette ruelle du centre de Bologne qui porte le nom poétique de "vicolo senza nome". J'y échouai un jour au hasard d'une balade à vélo.
(J'ai parcouru Bologne et les collines environnantes à vélo en long, en large et en travers).
Ce qui est fascinant dans ce cas-là, c'est aussi le fait qu'en vertu de la puissance performative du langage, l'acte d'énonciation (comme dans la prétérition) prévaut sur le contenu sémantique: nommer une chose "sans nom", c'est encore la nommer, et c'est donc faire qu'elle ne soit pas sans nom mais porte, précisément, le nom de "sans nom".
(J'y ai lu aussi qu'autrefois Argenteuil était réputé pour ses asperges. Qui l'imaginerait aujourd'hui? Mais, qui sait que Rosny-sous-Bois était en son temps renommé pour ses pêches, qui s'exportaient jusqu'à la cour d'Angleterre? On a du mal à se représenter la banlieue de Paris comme la campagne qu'elle était pourtant il y a encore moins d'un siècle).
Cela m'a fait songer que j'aimerais bien un jour collecter dans un petit dictionnaire tous les noms de rue étranges ou amusants qu'il m'a été donné de connaître.
Y figurerait en bonne place cette ruelle du centre de Bologne qui porte le nom poétique de "vicolo senza nome". J'y échouai un jour au hasard d'une balade à vélo.
(J'ai parcouru Bologne et les collines environnantes à vélo en long, en large et en travers).
Ce qui est fascinant dans ce cas-là, c'est aussi le fait qu'en vertu de la puissance performative du langage, l'acte d'énonciation (comme dans la prétérition) prévaut sur le contenu sémantique: nommer une chose "sans nom", c'est encore la nommer, et c'est donc faire qu'elle ne soit pas sans nom mais porte, précisément, le nom de "sans nom".
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